Les infections virales menacent les félidés sauvages. Elles sont de plus en plus répandues et leur impact est majeur avec des épizooties mortelles touchant des individus vivant aussi bien en captivité qu’en liberté. Les carnivores domestiques sont la principale source de ces infections, et l’on retrouve donc, chez les félidés sauvages, des virus tels que celui de la maladie de Carré, des herpèsvirus, des parvovirus, ainsi que des étrovirus. Les souches virales sont regroupées en fonction des zones géographiques et infectent plusieurs espèces différentes ; les virus font donc l’objet d’une transmission interspécifique, excepté les rétrovirus qui ont des souches très spécifiques d’espèces ayant une pathogénie variable en fonction des sous-types. Les souches virales subissent des mutations permettant leur adaptation aux récepteurs de l’hôte, lesquels varient également en fonction des espèces, cette co-évolution est en lien avec le spectre d’hôte. Les parvovirus notamment sont des virus très évolutifs ayant subi plusieurs changements de leur spectre d’hôte et qui sont toujours en cours d’évolution. De même, les gènes accessoires du FIV sont variables et font l’objet de recombinaisons ; à l’inverse l’absence de séquences endogènes chez les félidés sauvages empêche l’apparition de souches virulentes du FeLV. La pathogénie des infections virales chez les félidés sauvages est globalement semblable à celle des carnivores domestiques, à l’exception de la pathogénie engendrée par le FIV, mais elle est encore controversée. Les mesures de protection reposent sur l’utilisation de vaccins disponibles chez les carnivores domestiques, cependant leur utilisation n’est pas sans danger pour les espèces sauvages. De plus, la complexité du réservoir de certaines nfections virales telles que la maladie de Carré rend la protection des félidés sauvages difficile. L’amélioration des connaissances ainsi que la mise en place de vaccins efficaces et sûrs d’utilisation sont essentielles dans les années à venir.