La nécrose de la pince est une lésion podale sévère affectant les bovins, récemment décrite dans de nombreux pays (Royaume-Uni, Canada, France, Pays-Bas, Chili …), peu connue, et dont la prévalence semble augmenter. Aucune étude française n’avait encore été menée sur le sujet. Tout d’abord, des critères d’identification de ces lésions, regroupées finalement sous le terme de « nécrose de l’onglon », plus approprié à la diversité des localisations observées, ont été définis en se basant sur la description macroscopique précise de 38 cas confirmés de nécrose de la pince, 37 cas douteux et 13 cas infirmés. Ces critères, utilisables en élevage, sont : Des caractères primaires « obligatoires » (devant être retrouvés en association) : lésion insidieuse creusant la corne, et présence de galeries ; Des caractères secondaires (appuyant l’hypothèse sans être discriminant individuellement) : présence de pus, odeur caractéristique, atteinte du pododerme, présence d’une lésion de la corne en nid d’abeilles, lésion douloureuse, atteinte des zones 1, 5, 7 et/ou 11 ; D’autres caractères (pouvant être présents mais non spécifiques) : couleur noire de la corne en début de parage, atteinte des zones 3 et 8. Ensuite, au sein des 20 élevages concernés, les bovins atteints, de même que les bovins parés, présentent des signes de boiteries sévères et chroniques. De plus, ces élevages semblent être dans une situation préoccupante vis-à-vis des boiteries. Enfin, l’étude a mis en évidence les lésions podales les plus fréquentes au sein des élevages atteints : l’érosion de talon, les bleimes diffuses et l’ouverture de ligne blanche. La nécrose de l’onglon est significativement plus associée aux lésions de seimes longitudinales externes et internes, et moins associée aux dermatites digitées en face palmaire et plantaire, sans que la raison ait pu être mise en évidence. Une étude cas-témoin menée à plus grande échelle permettrait maintenant de confirmer ces résultats et de mettre en évidence des facteurs de risques en élevages pour comprendre l’étio-pathogénie de cette lésion.