La pathologie respiratoire est une pathologie majeure en élevage bovin. Elle induit des pertes économiques non négligeables et impacte sérieusement le bien-être animal. La maladie respiratoire la plus courante est la broncho-pneumonie infectieuse enzootique (BPIE). Son traitement repose en grande partie sur une antibiothérapie. Or aujourd’hui, avec la prise de conscience du développement de l’antibiorésistance, des plans nationaux ont été mis en place afin de promouvoir une prescription raisonnée des antibiotiques. Pour y parvenir, plusieurs solutions sont envisagées. L’une d’elle repose sur l’utilisation des médecines alternatives dont fait partie la phytothérapie. Cette médecine, basée sur l’utilisation des plantes, pourrait être une aide dans la lutte contre les bronchopneumonies, en limitant le pouvoir pathogène des virus par exemple. En réduisant la pathologie virale, la colonisation des poumons par des bactéries serait limitée et l’usage d’antibiotiques réduit. Or l’extrait de Cyprès a été étudié pour son effet antiviral. L’effet virucide d’un extrait de plantes fraîches standardisé (EPS) de Cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens) a été testé contre deux virus responsables de BPIE chez les bovins : le virus respiratoire syncytial bovin et l’Herpès virus bovin. L’extrait a montré un effet virucide contre ces deux agents pathogènes in vitro. Pour évaluer l’utilisation et l’opinion des vétérinaires sur l’efficacité de cet EPS de Cyprès, un questionnaire a été envoyé à un panel de vétérinaires pratiquant la phytothérapie. Il en résulte que parmi ces vétérinaires, environ la moitié utilise cet EPS. D’après leur avis, il y aurait une amélioration de l’état général de l’animal lorsqu’une atteinte virale est suspectée et qu’il est traité avec de l’EPS de Cyprès. Cependant, dans la plupart des cas, l’EPS de Cyprès est mélangé à d’autres extraits de plantes et un traitement allopathique (antibiotique, anti-inflammatoire…) et un autre traitement alternatif (homéopathie, acupuncture…) sont associés à la phytothérapie. L’effet observé ne peut donc pas être considéré comme uniquement dû à l’EPS de Cyprès. Cependant, très peu d’effets délétères ont été observés suite à l’utilisation de cet extrait (seulement dans cinq cas sur quarante-huit vétérinaires utilisant l’extrait). Ces résultats tant in vitro que in vivo, même s’ils ne permettent pas de conclure à l’efficacité de l’EPS de Cyprès contre des virus bovins en élevage, encouragent à poursuivre les recherches sur son l’effet virucide. L’évaluation de sa biodisponibilité chez les bovins pourrait être la prochaine étape dans la démonstration de son efficacité en élevage.

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