La découverte de la mélanopsine il y a une trentaine d’années a marqué un tournant dans la compréhension du réflexe photomoteur. Il s’agit d’un photopigment présent dans certaines cellules ganglionnaires de la rétine des mammifères. Deux voies d’activation par la lumière sont possibles pour ces cellules ganglionnaires à mélanopsine : soit par une stimulation indirecte, via la stimulation des cônes et des bâtonnets, soit par une stimulation directe grâce à la mélanopsine. L’activation de l’une ou l’autre de ces voies entraîne un réflexe pupillo-constricteur. Une stimulation lumineuse différentielle permet d’évaluer la réponse respective des cônes, des bâtonnets et des cellules ganglionnaires à mélanopsine. En effet une lumière rouge permet l’activation des cônes seuls, une lumière bleue de faible intensité, celle des bâtonnets et enfin une lumière bleue de forte intensité, celle des cellules ganglionnaires à mélanopsine. Cette approche porte un nom : la pupillométrie chromatique. De nombreuses maladies, oculaires (rétinite pigmentaire ou glaucome par exemple) ou non (diabète, maladie de Parkinson), peuvent léser la rétine et ses photorécepteurs. Il est alors possible d’évaluer le fonctionnement de ces différentes populations de photorécepteurs grâce à la pupillométrie chromatique. Elle est ainsi utilisée en médecine humaine et commence peu à peu à être transposée à la médecine vétérinaire, en particulier chez le chien. Cette thèse présente les bases théoriques de la pupillométrie chromatique et les modalités de son utilisation ainsi que ses limites en médecine humaine. Elle relate ensuite son intérêt et les modalités de sa transposition en médecine vétérinaire. Enfin, nous rapportons que plusieurs vétérinaires spécialistes en ophtalmologie avaient une bonne connaissance et un usage assez aisé de cette technique. Les perspectives et limites de cette technique en médecine vétérinaire sont également abordées.