La fièvre aphteuse (FA) est une maladie due à un virus très résistant dans le milieu extérieur et mutant facilement, qui peut toucher tous les artiodactyles. Actuellement, elle est présente dans certains pays et menace ainsi les pays indemnes comme la France. Le virus peut être transmis par de nombreuses voies : contact direct, aérosols, matériels, animaux, personnes, etc. Les signes cliniques sont plus ou moins visibles selon les espèces, se manifestant notamment par une hypersalivation, une boiterie et un abattement, pouvant toucher simultanément de nombreux animaux du fait de la grande contagiosité de la maladie. Le diagnostic différentiel de la FA est varié : BVD, FCO, coryza gangréneux, etc, ce qui peut compliquer la reconnaissance d’une suspicion officielle sur le terrain. Les mesures en cas de confirmation de l’infection sont drastiques pour l’élevage reconnu foyer et en périphérie. La visite sanitaire bovine organisée en 2015 dans les élevages de bovins a porté sur le thème de la fièvre aphteuse. Au total, 163 322 éleveurs et 1 853 vétérinaires ont été interrogés par le biais d’un questionnaire, administré en face à face par le vétérinaire pour les éleveurs et administré en ligne pour les vétérinaires. Au total, 11 473 questionnaires éleveurs ont fait l’objet d’une analyse détaillée, ainsi que tous les questionnaires vétérinaires. Les résultats du questionnaire éleveur ont montré que 58,5 % des éleveurs appelleraient le vétérinaire si une vache boite et salive dans leur élevage. Ils connaissaient les principaux signes cliniques de la FA, tout comme les espèces sensibles et les sources d’introduction, à l’exception de l’alimentation des porcs avec les restes de repas (57,9 %). Le questionnaire vétérinaire a révélé que si un animal suspect était détecté, 88 % des vétérinaires contacteraient la DDPP si un cas est déjà présent en UE contre 56 % si aucun cas n’est mis en évidence préalablement à cette suspicion dans l’UE. À partir de photos de lésions appartenant au diagnostic différentiel de la FA, 30 % des vétérinaires ont pensé à la FA pour chacune des photos. La définition d’un cas suspect de fièvre aphteuse était claire pour 80 % des vétérinaires. Par ailleurs, 87 % des vétérinaires souhaiteraient pouvoir échanger avec un confrère référent en cas de doute sur des lésions et 82 % souhaiteraient participer à des cycles de formation. Ainsi, cette étude a permis de mettre en évidence un défaut de sensibilisation de la part de certains acteurs de terrain (éleveurs, vétérinaires), qu’il conviendrait de combler pour permettre d’assurer une détection précoce en cas d’introduction du virus aphteux en France et une bonne réactivité. Cette étude a permis de formuler certaines recommandations : pour les éleveurs, il faudrait insister sur le risque de donner des restes de repas aux porcs, la rapidité de diffusion de la maladie, etc. L’amélioration de la définition d’un cas suspect, voire l’ajout d’un niveau de signalement dans la réglementation, permettraient aux vétérinaires de faciliter l’étape de suspicion et déclaration auprès des autorités sanitaires. Elle a également permis de formuler des propositions d’amélioration pour les futurs questionnaires utilisés dans le cadre des visites sanitaires obligatoires : avoir un sujet d’actualité, questionnaire court et ciblé, etc.

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