Le chien et le chat sont des carnivores au sens phylogénique (présence de carnassière). Pour ce qui est de l’alimentation en tant que telle, le point est plus complexe. Le chien est couramment présenté comme un carnivore opportuniste et le chat comme un carnivore strict. Ce terme de carnivore ne signifie pas que le régime de ces animaux doit être exclusivement centré sur une alimentation carnée, mais qu’un certain nombre de nutriments nécessaire à leur physiologie ne se trouve généralement que dans des produits carnés. Cette distinction est essentielle. De plus, produit carné ne signifie pas viande, un régime entièrement composé de viande est, de façon certaine, déséquilibré et conduit à de graves carences nutritionnelles. De l’avis de l’auteur, si le chien n’est pas un carnivore strict, il ne peut pas être considéré comme un omnivore du fait de ses besoins importants en nutriments d’origine animale : arginine1,2, taurine, vitamine D3. De plus, dans la pratique vétérinaire, l’objectif n’est pas uniquement de maintenir l’animal en vie, mais aussi de lui garantir la meilleure qualité de vie en prévenant autant que possible les affections chroniques.

Pour ce faire, le but de la nutrition est de s’assurer que les apports en énergie et en nutriments de l’animal sont en accord avec ses besoins spécifiques définis par son espèce, son cadre de vie et les affections dont il peut souffrir. Ce chapitre présente un rappel des points essentiels de la physiologie et du comportement alimentaire des carnivores domestiques, avant d’aborder les besoins en énergie et en nutriments. Dans ce chapitre est présenté un système d’analyse des besoins, celui utilisé dans le logiciel VetNutri et dans le reste de ce livre. Plus que l’aspect calculatoire, qui peut être délégué à une machine, la philosophie des besoins et leurs limites, et les grandes notions comme le besoin énergétique à l’entretien sont à acquérir, afin de pratiquer la nutrition clinique et de pouvoir interpréter les analyses.