De nombreux cas de diarrhées, associés à une mortalité, ont été décrits chez des primates du Parc Zoologique de Paris entre 2014 et 2016. Les cultures bactériologiques et les coproscopies n’avaient pas mis en évidence d’agent pathogène. Néanmoins, les analyses par PCR ont révélé la présence de Campylobacter sp. La campylobactériose, maladie provoquée par des bactéries du genre Campylobacter, est considérée comme la cause la plus fréquente de gastroentérite bactérienne chez l’Homme. Les objectifs de l'étude étaient d'isoler, d’identifier et d’étudier l'épidémiologie des Campylobacter des animaux du PZP. Les taxons d’intérêt étaient les primates, pour leur sensibilité à l’infection par Campylobacter, les oiseaux, considérés comme réservoir de la bactérie, et les mammifères non primates et les reptiles, chez qui on suspecte une forte prévalence de Campylobacter. Cette étude a permis de montrer le portage de Campylobacter par de nombreux animaux du PZP. Les primates étaient infectés avec une forte prévalence (41 %) ; les oiseaux avaient une prévalence moyenne (18 %). Cette étude a également permis de mettre en évidence de nouvelles associations de Campylobacter avec un hôte telles que C. upsaliensis chez des grands hapalémurs, Arcobacter butzleri chez des babouins de Guinée, C. upsaliensis chez une otarie à crinière et C. fetus chez un boa constrictor. Nous avons aussi montré le portage de C. jejuni par la faune sauvage non captive (rats) qui pourrait agir comme vecteur de la bactérie.