La première partie fait le point sur l'état actuel des connaissances sur l'ehrlichiose monocytaire canine. II s'agit d'une maladie infectieuse grave, causée par une bactérie intramonocytaire, Ehrlichia canis. Découvert il y plus de 70 ans, cet agent pathogène a une situation géographique mondiale de mieux en mieux connue , comme celle de son vecteur, la tique brune Rhipicephalus sanguineus. Son expression clinique est très variable, fonction de la race du chien, de son état immunitaire. La maladie peut passer inapercue au cours de l'une de ses trois phases cliniques successives, mais elle peut aussi être fatale en phase aiguë. La précocité du diagnostic est donc fondamentale, d'autant que le traitement des symptômes, par doxycycline, est efficace. La seconde partie correspond à un travail personnel de recherche, sur le terrain et en laboratoire, basé sur l'étude expérimentale d'une souche précise d'Ehrlichia canis, isolée en Corse en 1989. Un suivi clinique et biologique, notamment sérologique, est réalisé sur quatre chiens inoculés expérimentalement avec cette souche. Nos résultats contribuent à vérifier et à compléter les connaissances sur la variabilité de pathogénicité de la bactérie : augmentation de la virulence lors de passage in vivo successifs, influence de la voie de pénétration lors d'inoculation expérimentale, absence d'immunisation protectrice, mais relance de l'activité immunitaire lors de réinfection, importance de l'immunité cellulaire. De plus, une analyse génétique de nos prélèvements permet de comprendre la démarche d'identification des souches bactériennes par biologie moléculaire.