aLe manchot Adélie est un oiseau plongeur homéotherme qui effectue son cycle de reproduction pendant l'été austral sur le continent Antarctique. Après la ponte, le mâle et la femelle vont se relayer à terre pour couver l'oeuf puis garder le poussin et en mer pour chasser afin de reconstituer leurs réserves corporelles et de nourrir le jeune. Trois paires de manchots, deux mâles et trois femelles, ont été équipées de deux enregistreurs de données sur deux années consécutives. Un enregistreur externe fixé sur les plumes dorsales et permettant de récolter des données de profondeur de plongée. Et un interne implanté chirurgicalement et équipé de deux sondes thermiques enregistrant les températures internes sous-cutanée et profonde. Les caractéristiques des plongées ont été analysées grâce à un logiciel DOS spécifique et ensuite triées en activité de déplacement ou de chasse. Puis, les plongées successives et identiques indiquant l'exploitation d'un patch de nourriture par le manchot ont été groupées en « bout » de plongée en calculant le « bout end criterion ». Les paramètres de plongée de chacun des oiseaux ont été enregistrés sur 19 à 47 jours d'acquisition. Ainsi, les mâles plongent pendant 76,5 +/- 18,7 s et 86,6 +/- 24,4 s et à une profondeur de 23,3 +/- 12,5 m et 33,6 +/- 20,1 m, et les femelles 72,7 +/- 21,1 s et 85,3 +/- 19,7 s et 25,4 +/- 2,9 m et 26,9 +/- 13,4 m. Ces paramètres ont ensuite été analysé en fonction de l'avancement des voyages alimentaires et des heures de la journée, avant et après éclosion. On observe que ces oiseaux, qui chassent à vue, plongent plus, moins profond et moins longtemps entre 22h et 03h lorsque la luminosité est la plus faible et surtout en fin de trajet de nourrissage. Ces résultats sont en faveur d'une augmentation de l'effort de chasse des manchots Adélie de la colonie de l'île aux Pétrels juste avant de revenir à terre pour nourrir le poussin et en prédatant essentiellement du krill du genre E. crystallorophias. Les températures internes enregistrées en mer évoluent entre 30,9+/-5,0°C et 39,3+/-0,6°C lors des bouts de plongées. A terre, elles varient entre 37,+/-0,3°C et 38,9+/-0,3°C et on peut mettre en évidence une augmentation de température interne en phase III de jeûne couplée à une augmentation de l'activité de l'animal lors d'une période de plus de 11 jours de couvaison. Mais tous ces résultats sont à confirmer par l'équipement de nouveaux couples de manchots afin d'augmenter la taille de l'échantillon d'analyse.