L'hypercorticisme chez le furet (Mustela putorius furo) est une affection fréquemment rencontrée aux Etats-Unis. En France quelques cas ont récemment été décrits. Il se caractérise le plus souvent par une alopécie bilatérale et symétrique atteignant le tronc et la queue, associée à une hypertrophie de la vulve chez la femelle et à un retour au comportement sexuel chez le mâle castré. Pour élaborer un diagnostic et prescrire un traitement approprié, il convient de bien différencier cette maladie du syndrome de Cushing atteignant l'homme et le chien. En effet chez le furet, les signes cliniques diffèrent mais surtout il n'y a pas d'augmentation des concentrations en glucocorticoïdes plasmatiques. Les furets atteints d'hypercorticisme présentent une augmentation de la sécrétion d'une ou de plusieurs hormones stéroïdes sexuelles. La maladie n'est jamais d'origine hypophysaire : elle est due à une atteinte surrénalienne uni ou bilatérale, d'origine hyperplasique ou tumorale. Son diagnostic sera avant tout clinique ; des examens échographiques et des mesures des concentrations plasmatiques en hormones sexuelles peuvent également être réalisés. Le traitement de choix est la surrénalectomie. L'étude expérimentale menée au laboratoire d'endocrinologie de l'Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon sur une population de 32 furets sains nous a permis d'établir des valeurs usuelles des concentrations en androstènedione, en 17-hydroxy-progestérone et en déhydroépiandrostérone, permettant ainsi de mettre en place le diagnostic de l'hypercorticisme du furet. L'influence du sexe, de l'âge et de la stérilisation sur les variations de ces concentrations a également été étudiée.