La qualité d’un sol sportif conditionne la locomotion et représente un facteur de risque d’accidents chez l’athlète. Pourtant, peu d’études biomécaniques ont évalué les effets des sols sur la locomotion du cheval dans les conditions de l’exercice sportif. C’est l’objectif du programme de recherche Sequisol (Sécurité - Equidés - Sol), dans lequel s’inscrit ce travail de thèse. Notre étude porte plus particulièrement sur les conséquences cinématiques comparées de deux types de pistes utilisés pour l’entraînement et les courses de galop : l’herbe et le sable fibré-huilé (PSF). Cette thèse décrit les premiers résultats obtenus sur un cheval. Un cheval trotteur français a été équipé de marqueurs réfléchissants collés sur la peau en regard des principales articulations des membres thoracique et pelvien droits. Il a été filmé, galopant en ligne droite dans un couloir de 14 m de long, par deux caméras haute fréquence (1000 Hz). Les deux pistes à comparer ont été testées chacune 12 fois en alternance, le cheval galopant successivement sur le pied gauche et sur le pied droit. Les tests ont eu lieu à l’hippodrome de Deauville-la-Touques. Le traitement des données, effectué a posteriori au laboratoire, consiste d’abord en un relevé des marqueurs sur les images. Les angles articulaires et les vitesses angulaires, pendant la phase d’appui et pendant la foulée entière, sont ensuite automatiquement calculés à partir des coordonnées (2-D) des marqueurs. De nombreuses différences significatives ont été observées entre les deux surfaces. L’extension du carpe et du boulet (antérieur et postérieur) et la flexion du jarret, ainsi que les vitesses angulaires correspondantes, sont plus grandes sur l’herbe que sur la PSF au cours de la phase d’amortissement. Inversement, la flexion de toutes les articulations au cours du soutien est supérieure sur la PSF, sur laquelle les principaux évènements cinématiques de la foulée sont par ailleurs, dans l’ensemble, retardés par rapport à l’herbe. Ces résultats confirment le caractère plus amortissant de la PSF, et apportent un nouvel éclairage sur les différences de performance d’un même cheval sur ces deux types de pistes.