Le stress au travail fait partie des risques psychosociaux qui regroupent entre autres, le harcèlement moral et physique. Il pose problème tant au niveau des entreprises qu’au niveau national. En effet, il représente une perte économique pour les entreprises en augmentant le taux d’absentéisme et d’arrêts maladies, mais c’est également un coût pour la société : entre 1,7 et 3 milliards d’euros a minima en France en 2007. Pour ces raisons, il semble nécessaire que ce stress soit pris en compte et que des mesures soient mises en place afin de le prévenir. Plusieurs grandes études se sont déjà intéressées au stress au travail dans le but de définir ses facteurs et les mesures de prévention à mettre en place. Cependant aucune étude sur le stress ne s’est intéressée aux personnes travaillant en cabinet vétérinaire en France. Même les grandes études françaises (SAMOTRACE ou SUMER) se sont presque toutes ciblées sur les salariés en excluant les professions libérales. Nous avons donc réalisé cette étude afin de mettre en évidence les facteurs de stress spécifiques qui touchent les vétérinaires et leurs auxiliaires. Après quelques entretiens qualitatifs, des questionnaires ont été élaborés puis diffusés via internet et les réseaux sociaux. Afin de pouvoir comparer les résultats à ceux déjà obtenus lors d’études précédentes, des questionnaires déjà reconnus ont été utilisés, auxquels des questions spécifiques aux professions ont été ajoutées. Quatre cent quatre-vingt-quatorze vétérinaires et 438 auxiliaires ont répondu aux questionnaires. Finalement, le facteur de stress principal pour les vétérinaires a été les gardes et astreintes qu’ils effectuent les nuits ou les week-ends ; alors qu’il s’agissait de la relation avec les supérieurs pour les auxiliaires. Les exigences du travail et les exigences émotionnelles sont toutes deux arrivées en deuxième et troisième position dans les deux professions. Puis les vétérinaires ont incriminé l’insécurité socio-économique et les relations de travail en quatrième et cinquième position alors que les auxiliaires ont placé les relations de travail en quatrième et l’insécurité socio-économique en cinquième. Enfin, les deux professions ont placé les mêmes facteurs en sixième et septième position : l’autonomie et les conflits de valeurs.