Malgré le développement important de l'ophtalmologie vétérinaire, la façon dont le cheval perçoit son environnement, mais aussi les conséquences directes de la plupart des lésions oculaires sur la vision, demeurent mal connues. Cette étude bibliographique, après un rappel des bases anatomo-physiologiques de la vision et des affections pouvant être responsables d'un déficit, se consacre aux différents moyens utilisables afin d'explorer la vision du cheval, par le biais de l'examen oculaire ou de l'étude de ses comportements. La perception visuelle du cheval est en définitive assez différente de la vision humaine. Celui-ci dispose d'un large champ visuel monoculaire et d'une meilleure vision nocturne. Son acuité visuelle est globalement inférieure à celle de l'Homme, et sa perception des couleurs semble être de type dichromate. Le praticien vétérinaire dispose de nombreux outils diagnostiques concernant les affections oculaires, mais ceux-ci ne permettent pas de relier directement et avec précision les lésions observées aux capacités visuelles d'un individu. De nombreux protocoles expérimentaux utilisant le comportement du cheval ont été mis en place ces dernières années afin d'évaluer sa vision, mais les importantes contraintes, liées surtout au temps nécessaire à leur réalisation, les rendent inutilisables directement en pratique courante. Cependant ceux-ci offrent d'intéressantes perspectives quant à une meilleure évaluation des répercussions de certaines affections oculaires dans cette espèce.