Les pratiques sanitaires regroupent un grand nombre d’aspects, le terme sanitaire renvoyant à toutes les activités relatives à la santé et l’hygiène. Coûts sanitaires et coûts vétérinaires sont souvent à tort confondus. Les performances de l’élevage dépendent en partie des pratiques sanitaires. Il apparait donc intéressant de chiffrer le coût des pratiques sanitaires, d’estimer la part relative du préventif et du curatif dans ces coûts et d’essayer de les confronter avec les performances de l’élevage. Dans ce contexte, et afin de fournir des données objectives sur le sujet, nous avons entrepris d’analyser les coûts sanitaires et vétérinaires en élevages bovins laitiers dans le département des Vosges. Après avoir fait le point sur les études déjà réalisées et leurs résultats, une enquête a été menée auprès de 22 élevages du département des Vosges. Ces élevages ont été recrutés selon plusieurs critères. Il fallait qu’ils soient adhérents au GDS des Vosges, au CERFRANCE (centre de comptabilité), clients d’une des six cliniques qui avaient accepté de participer à l’étude. Les éleveurs ainsi recrutés ont accepté de nous donner accès à leurs données comptables et leurs statistiques (bilan reproduction, données OMAR sur la mortalité). Un questionnaire réalisé en ferme permettait d’obtenir certaines informations complémentaires (pratiques d’élevage). Nous avons ainsi pu chiffrer l’ensemble des dépenses des élevages et les répartir selon deux postes. Ainsi les éleveurs dépensent en moyenne 4348,16 €/an (46,7 % des dépenses) pour le préventif et 5319,84 €/an (53,3 % des dépenses) pour le curatif. Les premiers postes de dépenses pour le curatif sont les intramammaires administrés pendant la lactation (8,16 €/VL/an dont 6,25 €/VL/an d’intramammaires à base d’antibiotiques et 1,91 €/VL/an de phytothérapie), puis les compléments (métaboliques : 14,01 €/VL/an et de 6,03 €/veau/an et minéraux : 4,37 €/VL/an et 0,97 €/veau/an), puis les antibiotiques (17,61 €/an dont 8,07 €/VL/an, 7,48 €/génisse/an et 2,06 €/veau/an). Pour ce qui est des dépenses pour le préventif, les postes les plus coûteux sont les traitements intramammaires au tarissement (7,83 €/VL/an dont 5,32 €/VL/an pour les tubes tarissements avec antibiotiques et 5,53€/VL/an pour les obturateurs), puis les traitements antiparasitaires (internes : 6,93 €/VL/an, de 14,98€/génisse/an et de 8,01€/veau/an et externes : 5,41 €/génisse/an et 4,32 €/veau/an) et les soins aux pieds (parage : 13,31 €/VL/an et pédiluve : 12,05 €/VL/an). Les dépenses en hygiène ont également été calculées. Le premier poste est l’hygiène de la mamelle avec un coût moyen de 16,1 €/VL/an. Nous avons ensuite analysé l’incidence des pratiques sanitaires sur les performances de l’élevage. Au cours de l’enquête la majorité des éleveurs avait une appréciation assez juste de la répartition de leurs dépenses entre le curatif et le préventif sans pour autant être capable de les chiffrer. Le poste « mamelle » représente le premier poste de dépenses.