L’infection respiratoire par les mycoplasmes chez le cheval n’est souvent suspectée que lors d’affection respiratoire chronique persistant après échec des traitements des maladies respiratoires courantes, et lors de toux chronique. Cependant, les différents signes cliniques et affections que peuvent engendrer ces bactéries sont encore méconnus, ce qui rend la suspicion de leur implication plus délicate. De plus, le traitement des affections induites par les mycoplasmes est souvent difficile. Cette étude a pour but de déterminer les signes cliniques et biologiques qui peuvent être liés à une infection respiratoire par des mycoplasmes et l’efficacité du traitement réalisé au CISCO (injection intra-musculaire de marbofloxacine à la dose de 2 mg/kg, une fois par jour pendant deux semaines), ainsi que la prévalence de cette infection. Cette étude porte sur les dix-sept chevaux présentés en consultation de médecine respiratoire au CISCO entre janvier 2010 et décembre 2016 et dont la bactériologie ou la recherche par PCR (Polymerase Chain Reaction) de mycoplasmes dans le liquide de lavage trachéal s’est révélée positive. Leurs signes cliniques et biologiques ont été étudiés, ainsi que leurs affections respiratoires concomitantes, et leur évolution à la suite du traitement reposant sur l’administration de marbofloxacine pour les 6 chevaux pour lesquels ces informations ont été obtenues. La prévalence de l’infection a également été calculée sur la population constituée des quatre-vingt-trois chevaux reçus au CISCO pour consultation respiratoire et ayant eu un lavage trachéal depuis la mise en place de la recherche de mycoplasmes par PCR. La prévalence ainsi obtenue était de 12%. La présence d’anomalie de la courbe respiratoire et le jetage se sont révélés pouvoir être générés par les mycoplasmes. La toux, en particulier chronique et ne répondant pas ou ne répondant que transitoirement aux antibiotiques, la présence de difficultés respiratoires, de dyspnée et la présence de bruits surajoutés à l’auscultation pulmonaire lors du test de ventilation forcée (en particuliers les crépitements pulmonaires et les râles trachéaux) peuvent probablement être provoquées par les mycoplasmes. Les chevaux ne présentant pas tous de la toux, ce signe n’est pas un critère de suspicion absolu. L’implication des mycoplasmes semble possible dans l’apparition des signes cliniques généraux de contre-performance et d’abattement. L’association potentielle des mycoplasmes avec les modifications observées lors des examens complémentaires est difficile à évaluer. Une opacité radiographique bronchique et/ou interstitielle semble présenter un lien potentiel avec leur présence. L’infection respiratoire par les mycoplasmes est souvent concomitante à d’autres infections respiratoires, notamment inflammatoires, mais les relations entre elles restent à établir.