Les raticides anticoagulants ont été largement utilisés à partir des années 50 pour lutter contre les rats. Ces molécules présentent des caractéristiques pharmacologiques qui les rendent particulièrement intéressantes dans la lutte contre les rats : délai d’action de plusieurs jours et possibilité d’administrer un antidote en cas d’ingestion par une espèce non-cible. La lutte contre les rats est rendue nécessaire par leur fort impact en santé publique, du fait des nombreuses maladies dont ils sont vecteurs, et du fait de leur action délétère sur les denrées alimentaires cultivées et stockées. Or des souches de rats résistants aux anticoagulants ont été décrites dès les années 60, et des populations résistantes sont aujourd’hui retrouvées partout dans le monde. Plusieurs études ont permis de mettre en évidence l’existence du gène vkorc1 qui code pour une enzyme clé dans le cycle de la vitamine K. Plusieurs mutations de ce gène ont été décrites et ont été associées à un phénotype de résistance chez le rat. Actuellement, plusieurs méthodes d’étude des mutations de vkorc1 et de leur impact ont été développées, dont certaines présentent des résultats contradictoires. L’intérêt de ce travail de thèse est de souligner les intérêts et les limites de chacune de ces approches et d’en comparer la pertinence par rapport aux résultats obtenus in vivo. A l’heure actuelle, la technique qui semble présenter la meilleure corrélation avec les données obtenues in vivo est la technique d’expression en levures. Pour conforter les différents modèles proposés actuellement, il conviendrait de réaliser des études de corrélation entre les facteurs de résistance obtenu in vitro et ceux mesurés in vivo. Enfin, la modélisation informatique de VKORC1 semble être un outil intéressant qui peut compléter les approches actuelles et améliorer la compréhension des mécanismes moléculaires de la résistance.