Le Togo est un pays d’Afrique de l’Ouest situé entre le Ghana, le Burkina Faso et le Bénin. Depuis 2015, une nouvelle vague de foyers d’influenza A H5N1 hautement pathogène a lieu dans cette région. Si le dernier foyer enregistré date de juin 2018 au Ghana, l’organisation de la filière avicole avec ses multiples échanges commerciaux transfrontaliers appelle à une grande vigilance. Actuellement, l’activité de surveillance active est financée par des bailleurs de fonds internationaux et repose sur un quota annuel de tests. L’analyse de 202 écouvillons et 160 sérums prélevés de février à avril 2019 confirme la circulation du sous-type H9 et aucun cas de H5N1 n’a été détecté dans cette période. Dans le contexte actuel, une surveillance continue, basée sur le risque au meilleur rapport coûtbénéfice, pilotée par le gouvernement est recommandée. La réalisation d’un modèle géographique qui montre une bonne concordance avec les foyers déclarés depuis 2008 permet de cibler quatre zones les plus compatibles avec le risque d’introduction et de propagation de l’influenza A : (i) au Sud-Est dans la région Maritime, à la frontière avec le Bénin (ii) à l’Est, dans les environs de Kpalimé, au niveau de la frontière avec le Ghana (iii) au Nord-Ouest dans la région de Kara, à la frontière avec le Bénin (iv) au Nord dans la région des Savanes, à la frontière avec le Burkina Faso. Au sein de ces zones, les marchés de volaille vivante sont des cibles recommandées pour réaliser les prélèvements. Le Togo dispose de tous les supports techniques, du personnel formé et de la structure d’un réseau de surveillance suffisant pour assurer celle de l’influenza A. Cette étude constitue une base solide sur laquelle le Togo peut s’appuyer pour mettre en place une surveillance des virus influenza aviaires basée sur le risque dès que la volonté politique portée par la filière avicole sera affichée.