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Intérêt clinique du suivi échographique à 3 jours post entéro-entérectomie chez les carnivores domestiques : étude rétrospective sur 23 chats et 55 chiens

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Thèse

Thinon, Manon

École nationale vétérinaire d'Alfort

2024

1 vol. (88 p.)

A-2024-105

Déhiscence ; Échographie ; Entérectomie ; Entérotomie ; Chat ; Chien

Les déhiscences intestinales sont une complication majeure des chirurgies digestives, notamment des entérotomies et entérectomies. De nombreux facteurs de risque ont été étudiés quant à l'apparition de ces déhiscences : la présence d'une péritonite septique pré-opératoire, un statut ASA>3, une hypotension per-opératoire, etc. Les déhiscences sont responsables d'une forte dégradation de l'état général de l'animal et seraient associées à un taux de mortalité de 74 à 85% (Costanzo et al., 2023). Un diagnostic précoce de ces dernières est donc primordial afin de maximiser les chances de guérison de l'animal. Actuellement, l'échographie permet de diagnostiquer les déhiscences en moyenne 5 jours après l'intervention chirurgicale, période pendant laquelle une dégradation de l'état général des animaux est souvent observée (Ralphs et al., 2003). Il s'agirait donc de savoir s'il est possible de diagnostiquer échographiquement les déhiscences à la suite d'entérectomies et d'entérotomies chez les carnivores domestiques, à 2-3 jours post-opératoires. L'objectif étant d'établir des critères échographiques précis qui selon leur présence/absence, nous permettraient de réaliser une reprise chirurgicale précoce, sans attendre une dégradation clinique de l'animal. Pour cela, une étude rétrospective sur l'ensemble des chiens et chats ayant subi une entérectomie ou une entérotomie avec un suivi échographique post-opératoire et présentés au CHUV-AC de l'ENVA entre 2013 et 2023, a été réalisée. L'étude comprenait ainsi 23 chats et 55 chiens parmi lesquels 11 déhiscences ont été répertoriées (10 chiens et 1 chat). Cette étude a permis la mise en évidence de facteurs péri-opératoires significativement associés à une déhiscence comme la présence d'une hypoalbuminémie (p=0,04), une péritonite septique post-opératoire (p= 0,004) ou encore un taux de mortalité plus élevé (p=0,01). Plusieurs signes échographiques ont également été retrouvés plus fréquemment parmi les animaux ayant eu une déhiscence : une stéatite généralisée (p=0,0001), un épanchement péritonéal en quantité importante (p=0,01), la présence d'une poche de liquide proche du site chirurgical (p=0,004) et la présence de gaz au sein de la paroi (p=0,02). Ce dernier critère n'a jamais été rapporté pendant le processus de cicatrisation physiologique avant notre étude (Matthews et al., 2008). Notre étude, bien que réalisée sur un faible nombre de cas (11 déhiscences) indique que la réalisation d'un examen échographique réalisé entre 2 et 3 jours après une chirurgie intestinale présenterait un intérêt dans la détection précoce d'une déhiscence intestinale.

Localisation : Env Alfort (Bibliothèque)

N° de thèse : 105

Bibliogr. p. : 82-88

Titre anglais : Clinical interest of ultrasonography at 3 days post-entero-enterectomy in domestic carnivores: retrospective study of 23 cats and 55 dogs

Résumé anglais : Intestinal dehiscence is a major complication of digestive surgery, particularly enterotomy and enterectomy. Numerous risk factors have been studied for the development of dehiscence : the presence of pre-operative septic peritonitis, ASA>3 status, intra-operative hypotension, etc. (Ralphs et al., 2003). Dehiscence is responsible for a significant deterioration in the animal's general condition and is associated with a mortality rate of 74 to 85% (Costanzo et al., 2023). Early diagnosis is therefore essential to maximise the animal's chances of recovery. Curently, ultrasound can diagnose dehiscence on average 5 days after surgery, a period during which a deterioration in the general condition of the animals is often observed (Ralphs et al., 2003). The aim is therefore to determine whether it is possible to diagnose dehiscence following enterectomy and enterotomy in domestic carnivores by ultrasound at 2-3 days post-operatively. The aim was to establish precise ultrasound criteria which, depending on their presence/absence, would enable us to carry out an early surgical revision, without waiting for the animal to deteriorate clinically. To this end, a retrospective study of all dogs and cats having undergone an enterectomy or enterotomy with post-operative ultrasound follow-up and presented to the CHUV-AC of the ENVA between 2013 and 2023, was carried out. The study included 23 cats and 55 dogs, of which 11 dehiscences were identified (10 dogs and 1 cat). The study identified peri-operative factors significantly associated with dehiscence, such as the presence of hypoalbuminemia (p=0.04), post-operative septic peritonitis (p= 0.004) and a higher mortality rate (p=0.01). Several ultrasonographic signs were also found more frequently in animals with dehiscence: generalised steatitis (p=0.0001), a large amount of peritoneal effusion (p=0.01), the presence of a fluid pocket close to the surgical site (p=0.004) and the presence of gas within the wall (p=0.02). This last criterion has never been reported during the physiological healing process before our study(Matthews et al., 2008). Our study, although carried out on a small number of cases (11 dehiscences), indicates that ultrasound examination carried out between 2 and 3 days after intestinal surgery would be of interest in the early detection of intestinal dehiscence.

Mots-clés anglais : Dehiscence; Ultrasonography; Enterectomy; Enterotomy; Cat; Dog

Directeur de Thèse : Mortier, Jérémy

Assesseur / Examinateur : Viateau-Duval, Véronique

Type de fond : Fonds contemporain

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