Au cours des dernières années, l’arsenal thérapeutique vétérinaire s’est enrichi de nouvelles molécules. Les médicaments disponibles sont de plus en plus nombreux et permettent de prendre en charge de multiples maladies. Le torasémide fait partie de ces nouvelles molécules. Lors de certaines affections, des œdèmes peuvent se former. C’est notamment le cas au cours de l’insuffisance cardiaque congestive, où l’œdème se localise aux poumons ou dans la cavité abdominale (ascite). La prise en charge de ces patients passe tout d’abord par un traitement étiologique mais aussi par l’utilisation de diurétiques, dont les plus couramment prescrits en médecine vétérinaire sont les diurétiques de l’anse de Henlé. Le furosémide est de loin la molécule la plus utilisée, mais son monopole a été remis en question avec l’arrivée sur le marché en 2015 du torasémide, déjà largement employé en médecine humaine. Ce travail dresse un état des lieux des études comparant ces deux diurétiques chez le chien. Le torasémide ne nécessite qu’une administration journalière (contre deux ou plus pour le furosémide) et au cours de plusieurs jours de traitement, le phénomène de résistance qui peut se mettre en place avec le furosémide n’est pas observé avec le torasémide. Les effets indésirables sont équivalents pour les deux molécules et leur utilisation nécessite un suivi régulier des électrolytes sanguins ainsi que des paramètres rénaux. Enfin, le prix du torasémide ne constitue pas un obstacle à sa prescription puisqu’il est du même ordre de grandeur que celui du furosémide. Certaines propriétés du torasémide restent encore à préciser chez le chien. Ainsi les mécanismes lui conférant des effets anti-fibrosants cardiaques et anti-aldostérones, démontrés à ce jour uniquement chez l’homme et les rongeurs, nécessitent des investigations supplémentaires chez le chien.