En mai 2019, un rapport publié par l’ONU considère que l’Homme est directement responsable de la sixième extinction massive d’espèces animales et végétales, qui se traduit par une réduction catastrophique de la biodiversité. Aujourd’hui, l’Homme s’interroge sur les moyens à mettre en œuvre pour enrayer cette réduction. Dans ce but, il est nécessaire de mesurer, de suivre et de comprendre les déterminants de la biodiversité afin d’identifier les espèces ou populations en danger et de déterminer les causes de leur déclin. Les méthodes utilisées traditionnellement pour l’étude de la faune sauvage reposent sur la capture et le marquage des animaux, ce qui pose de nombreux problèmes logistiques, économiques, éthiques et biologiques. Parmi les nouvelles techniques qui émergent actuellement, l’identification photographique, ou photo-identification, permet d’étudier des espèces voire des individus de manière peu invasive. L’objectif de ce travail était d’analyser le principe, et d’illustrer les intérêts de cette méthode, en particulier pour la biologie de la conservation. Malgré l’existence de problèmes logistiques et statistiques pour l’analyse des données recueillies, la photo-identification a d’abord amélioré notre compréhension de la dynamique des populations. Elle permet aussi l’estimation d’indicateurs qui caractérisent la biodiversité, telles que la richesse spécifique ou la distribution des animaux au sein de leur environnement. Elle permet enfin d’étudier les comportements et la structure sociale et spatiale des populations. La photo-identification s’est ainsi imposée comme une alternative efficace, rentable et peu invasive pour l’étude de la biodiversité, de la biologie des populations et pour le suivi des individus. Les avancées technologiques et l’accès aux données offrent des perspectives intéressantes pour l’étude de la faune sauvage à l’aide de l’identification photographique.