La gestion de la prématurité représente un défi important en médecine humaine du fait de ses conséquences à long terme sur le nouveau-né et son entourage. Dans ce contexte, la recherche de modèles animaux pour son étude reste d'actualité. Cette étude s'inscrit dans la volonté de mieux comprendre les effets de la prématurité sur diverses espèces, notamment chez l'agneau. L'objectif de ce travail était d'étudier les conséquences de la prématurité induite sur le cerveau d'agneaux, et en particulier d'étudier les populations cellulaires et leur organisation chez les prématurés comparés aux agneaux à terme. Pour ce faire des coupes de lobes frontaux, occipitaux, pariétaux et de cervelet d'agneaux nés par césarienne à 100 et 140 jours de gestation ont été réalisées et étudiées par immunohistochimie. Quatre marqueurs (NeuN, MBP, GFAP et IBA1) ont été utilisés pour visualiser les neurones, la myéline, les astrocytes et la microglie. Les lames ont été appréciées qualitativement puis une comparaison des densités de marquage à 100 et à 140 jours de gestation a été réalisée. Cette étude a permis de montrer un déficit de myélinisation dans les quatre zones étudiées, ainsi qu'un déficit en neurones et en microglie dans le cervelet et le lobe frontal, et un déficit en astrocytes des lobes frontaux, pariétaux et occipitaux chez les agneaux prématurés. De plus, une immaturité de la myéline a été observée. Des études complémentaires sont nécessaires pour mieux visualiser les effets de la prématurité sur l'ensemble des populations cellulaires présentes dans le cerveau des agneaux ainsi que sur leur maturité mais ce travail propose une première appréciation quantitative de l'effet de la prématurité induite sur le cerveau des agneaux.[-]