Depuis leur découverte en 1929, les antibiotiques ont permis de lutter contre de nombreuses maladies infectieuses. Leur efficacité remarquable a motivé au fil des années une utilisation massive, tant en médecine humaine que vétérinaire. De nos jours, l'absence de découverte de nouvelles molécules, la surconsommation d'antimicrobiens ainsi que leur mésusage sont considérés comme les principaux facteurs responsables de l'émergence inquiétante de caractères de résistance. D'autres parts, il n'existe pas de réelle étanchéité entre le monde humain, le monde animal et l'environnement qu'ils partagent. Les données phylogénétiques montrent que de nombreux déterminants de résistances sont communs entre ces trois entités. Les voies de transmission sont multiples. L'Homme peut se contaminer au contact de l'animal, ou encore par consommation de denrées d'origine animale. A l'inverse, l'animal peut aussi se contaminer au contact de l'Homme. L'environnement subit l'influence d'activités humaines et reçoit les bactéries résistantes issues d'eaux usées traitées ou encore d'épandage d'affluents d'élevage. La problématique de l'antibiorésistance est donc multisectorielle. Dans ce contexte, l'approche « One health » prend tout son sens puisqu'elle considère l'interconnexion entre la santé humaine, la santé animale et les différents écosystèmes composant l'environnement. Dans ce contexte, la lutte contre cette épidémie silencieuse doit passer par une approche globale et coordonnée d'acteurs locaux et internationaux. Différentes alternatives ou stratégies complémentaires aux antibiotiques sont en cours d'étude pour espérer diminuer leur consommation et donc l'apparition de résistances.[-]