Des éléments fongiques sont régulièrement détectés dans les voies respiratoires des chevaux, sans certitude quant à leur incidence clinique, notamment leur lien avec le développement d'asthme équin modéré ou sévère. Après réalisation d'un examen clinique, d'une endoscopie des voies respiratoires supérieures, d'un LT et d'un LBA, 155 individus ont été classés en 3 groupes : contrôle (n= 35), asthmatique modéré (n= 85) et asthmatique sévère (n= 35). Les résultats de ces trois groupes ont pu être comparés pour différents éléments et notamment pour les moisissures (culture fongique ou identification à la cytologie). Une culture fongique positive, sur le LT et le LBA, était significativement plus présente dans le groupe d'asthme équin modéré (89,4% et 31,8%) comparé au contrôle (68,6% et 8,6%). La culture sur le LBA s'est révélée plus spécifique (0,9) que sur le LT, mais peu sensible dans les deux cas. Une culture fongique positive sur le LBA était un facteur de risque 9 fois plus élevé d'être diagnostiqué asthmatique modéré. Concernant les asthmatiques sévères, aucune différence significative par rapport aux contrôles ou aux asthmatiques modérés n'a été constatée à la culture. Ils avaient en revanche, sur le LT et le LBA, des taux d'éléments fongiques visibles à la cytologie significativement plus faible que les deux autres groupes. Aucun autre lien entre la détection de bactéries, virus ou mycoplasmes et l'asthme équin modéré ou sévère n'a été mis en évidence.[-]

L'hémorragie pulmonaire induite à l'exercice est considérée comme une affection pénalisante pour les performances sportives des chevaux. Identifier les chevaux atteints nécessite des méthodes diagnostiques à la fois sensibles et spécifiques. Cette étude avait pour objectifs de comparer les résultats cytologiques des lavages broncho-alvéolaires entre les poumons gauches et droits, d'évaluer la corrélation entre le nombre de globules rouges contenus dans les lavages broncho-alvéolaires et le score de saignement trachéal par endoscopie, et de mettre en évidence une éventuelle corrélation entre les marqueurs de l'asthme équin et l'hémorragie pulmonaire induite à l'exercice. 49 Trotteurs Français ont été recrutés sur des hippodromes, et les examens ont été réalisés entre 1h et 1h30 après la course (endoscopie et lavage broncho-alvéolaire). Aucune différence n'a été mise en
évidence entre les poumons gauches et droits en ce qui concerne les pourcentages de neutrophiles ou les traces de saignement récents (globules rouges) ou anciens (ratio hémosidérophages/macrophages). Néanmoins, il existe un risque de mal classer un cheval en prenant en compte seulement un poumon avec les seuils diagnostiques utilisés en pratique (6/36 avec la concentration en érythrocytes et 10/39 avec le ratio hémosidérophages/macrophages dans notre étude). Il n'y avait aucune corrélation entre le score de saignement trachéal et les comptages en globules rouges des lavages broncho-alvéolaires. Il n'y avait aucune corrélation entre le pourcentage de neutrophiles et les traces de saignement récent ou ancien dans les lavages broncho-alvéolaires de chaque poumon. Le lavage-broncho-alvéolaire est donc un examen plus sensible que l'endoscopie trachéale pour le diagnostic de l'hémorragie pulmonaire induite à l'exercice chez le Trotteur Français. Cette étude donne de premières indications dans l'amélioration du diagnostic de l'hémorragie pulmonaire induite à l'exercice, elle reste cependant limitée du fait du faible effectif de l'échantillon. Considérant les premiers résultats, l'absence de traces de sang lors d'une endoscopie trachéale ne permet pas d'exclure la présence de saignement pulmonaire. Il peut également être intéressant de réaliser un lavage broncho alvéolaire des deux poumons pour être plus sensible.[-]

Depuis de nombreuses années, les glucocortoides sont largement utilisés en médecine vétérinaire équine. Leur emploi lors d'affectations respiratoires tel que l'asthme équin est fortement documenté. Cette affectation, relativement fréquente est un enjeu thérapeutique majeur car elle altère la capacité respiratoire et donc la carrière sportive d'un cheval. Ce travail dress un état des lieux de leur emploi depuis leur première utilisation en thérapeutique respiratoires des équidés à la fin des années soixante. Les propriétés anti inflammatoire multiples des corticoids en font une molecule de choix dans la prise en charge de l'asthme équin ainsi que dans d'autres affections respiratoires moins documentées. Pendant longtemps, la dexamethasone - par voie injectable- et la prednisolone – par voie orale – étaient les molecules les plus répandues. L'arrivée récente de molecules utilisables par inhalation – issues de la médecine humaine – tells que le ciclésonide enrichit l'arsenal thérapeutique du vétérinaire. Certaines caractéristiques pharmacologiques des corticoids restent encore à élucider chez les équidés. Leur pharmacocinétique dans cette espèce est peu décrite et des études complémentaires seraient nécessaires afin d'ajuster les traitements. De nombreux effets indésirables rapportés lors de leur utilisation en thérapeutique respiratoire ( fourbure, immunodépression…) sont issus de cas anecdotiques retrouvés dans la littérature et ne font pas l'objet d'étude scientifiques robustes. Les corticoids sont aujourd'hui les molecules de choix dans la prise en charge de l'asthme en parallèle de la gestion de l'environnement. Leur administration, par voie injectable, orale ou inhalée permet d'améliorer la function pulmonaire de l'équidé malade mais aussi de limiter la progression de cette maladie qui ne se guérit pas, mais se contrôle.[-]

Couramment diagnostiqué dans le monde entier et surtout dans l'Hémisphère Nord, l'asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires profondes, complexe, parfois encore incomprise et pourtant largement répandue chez le cheval, le chat ou l'Homme. Beaucoup de doutes persistent quant à l'étiologie et aux mécanismes physiopathologiques de l'asthme, pour lequel on distingue même différents phénotypes chez l'Homme et différentes maladies chez le cheval (IAD, RAO). Chez le cheval comme chez le chat, de nombreux facteurs de risque ont été identifiés dont beaucoup de facteurs environnementaux majeurs. Des prédispositions génétiques ont été mises en évidence également, en particulier chez le cheval. Principalement reconnue chez le chat comme étant une réaction inflammatoire spécifique face à un antigène, ou autrement dit une allergie, l'asthme peut aussi avoir pour origine une réaction inflammatoire non spécifique d'un antigène chez le cheval. Plusieurs réponses immunitaires, Th2, Th1 ou mixte Th2/Th1, sont au coeur des mécanismes physiopathologiques de la maladie dont l'étude a permis et permettra encore de progresser sur la prise en charge thérapeutique des patients asthmatiques. La comparaison avec l'asthme humain suggère que chat et cheval pourraient représenter des modèles pertinents, probablement plus fidèles que les habituels murins. L'étude comparée pourrait permettre d'ouvrir de nouveaux horizons en termes de compréhension de la maladie, d'outils diagnostiques ou thérapeutiques. Cette étude bibliographique vise à présenter et comparer, en l'état actuel des connaissances, les données épidémiologiques, l'étiologie et les mécanismes physiopathologiques de l'asthme félin et l'asthme équin, ainsi que les démarches diagnostiques et la prises en charge thérapeutiques dans les deux espèces. Des mises en parallèle avec l'asthme humain sont également détaillées, tout au long de ce travail.[-]