Bien que les maladies respiratoires soient fréquentes chez les chevrettes de renouvellement, la recherche étiologique de ces maladies est rarement pratiquée ante mortem, l'option d'un traitement antibiotique probabiliste lui étant préférée. L'autopsie est en revanche très souvent pratiquée en cas de mortalité. Les outils diagnostiques sur animal vivant demandent ainsi à être développés, afin d'intervenir de façon plus précise vis-à-vis de ces maladies. Ce travail à été mené grâce à la participation de cinq cliniques vétérinaires des Deux-Sèvres. Son objectif était d'évaluer la faisabilité technique en routine du Lavage Broncho-Alvéolaire chez les jeunes caprins, et de comparer sa réalisation à celle de l'Ecouvillon Naso-Pharyngé. Il s'inscrit dans le cadre du projet Pulmoscope visant à faire un état des lieux exhaustif des pathogènes présents lors de maladies respiratoires des caprins, au moyen d'analyses bactériologiques et de séquençages. 87 animaux répartis dans 11 élevages ont été prélevés selon les deux techniques susmentionnées. L'évaluation du taux de réussite, du temps passé, et du coût notamment du LBA a été réalisée et la qualité des résultats des analyses bactériologiques évaluée. Les résultats obtenus semblent montrer un intérêt supérieur du LBA en regard de l'ENP, bien qu'il soit plus délicat à pratiquer. Ces premiers résultats demandent à être complétés, notamment par un séquençage des échantillons recueillis pour la recherche de matériel viral.[-]

Cette thèse a permis de faire un état des lieux des pratiques de gestion de la coccidiose de la chevrette, dans 145 élevages français, à l'aide d'un questionnaire en ligne, et de décrire la dynamique d'infection par les coccidies dans 11 élevages. Certains facteurs de risque relevés dans la bibliographie sont retrouvés dans les élevages ayant participé aux enquêtes, comme l'élevage de chevrettes lors de saison pluvieuse et avec une hygiène insuffisante. Les résultats du questionnaire ont révélé la grande variété des conduites d'élevage. La part d'élevages dans lesquels un nettoyage, une désinfection et un vide sanitaire d'une durée suffisante sont réalisés est faible. Dans plus d'un tiers des élevages, des traitements systématiques avec des anticoccidiens sont pratiqués, généralement sans diagnostic définitif. Lors de l'enquête de terrain, 487 échantillons de fèces ont été analysés. Des niveaux d'excrétions d'oocystes peu élevés peuvent induire des signes cliniques, si les espèces sont pathogènes. Les niveaux d'excrétion peuvent monter jusqu'à 100 000 opg et un ou deux traitements dans la saison ne suffisent pas à protéger les chevrettes. Dans certains élevages où l'hygiène, l'alimentation et les sources de stress sont maîtrisées, aucun traitement n'est nécessaire. Des mesures peuvent être prises pour limiter l'expression de la coccidiose tout en réduisant l'usage des anticoccidiens : améliorer l'hygiène et l'ambiance des bâtiments, établir un diagnostic avant de traiter, respecter les recommandations pour améliorer l'efficacité des traitements et éviter l'apparition de résistances.[-]