Chez les ruminants, et plus particulièrement chez les veaux, la dermatophytose ou teigne a un impact zoonotique et économique non négligeable. La faible efficacité des traitements topiques justifie la mise en place d'une immunoprophylaxie dans la gestion des cas de dermatophytose. Certains pays ont réussi à atteindre une quasi-éradication de cette mycose grâce, entre autres, à des campagnes d'immunoprophylaxie. Cependant, en France, la dermatophytose reste encore présente en élevage de ruminants. L'immunité protectrice repose essentiellement sur le développement d'une immunité à médiation cellulaire et sur des réactions d'hypersensibilité retardée. Au contraire, la réponse en anticorps semble moins impliquée. Des vaccins à visée prophylactique et curative sont développés depuis les années 1960. Il a été démontré que les vaccins vivants atténués apportaient une meilleure efficacité protectrice que les vaccins inactivés. Après de nombreux épisodes de ruptures, deux vaccins vivants atténués sont actuellement disponibles en France. Un protocole de vaccination a été mis en place sur des jeunes béliers appartenant à un centre de sélection en race Solognote, une race à petit effectif fortement exposée à la dermatophytose. L'objectif était d'évaluer l'efficacité protectrice d'un 3ème rappel, un mois avant la vente, à l'aide d'un vaccin vivant atténué. Dans les mois suivant la vente, 6/24 béliers ayant reçu le rappel ont développé des lésions de dermatophytose contre 2/36 dans le lot témoin ayant seulement reçu une primo-vaccination. L'analyse statistique n'a pas permis de confirmer ou d'infirmer l'hypothèse selon laquelle ce 3ème rappel a une efficacité protectrice. Néanmoins, de nombreux biais ont été révélés, que ce soit des limites méthodologiques ou des biais impactant les résultats. Il serait donc intéressant de réitérer cette étude en prenant en compte les problèmes méthodologiques mis en lumières.[-]