L'endurance équestre est une discipline qui demande un effort de longue durée et sollicite très fortement l'organisme des chevaux. En course d'endurance, le vétérinaire, garant du bien-être animal, a pour rôle de juger le niveau de fatigue des chevaux et de les arrêter avant qu'ils ne déclarent des troubles majeurs. Les expressions faciales et l'attitude générale sont décrites dans la littérature comme des témoins de douleur chez les chevaux. Une thèse vétérinaire a étudié l'intérêt des expressions faciales chez le cheval d'endurance. La note d'expression faciale s'est avérée pertinente dans l'évaluation du niveau de fatigue mais peu précise du fait d'un effectif d'étude limité et de conditions de course homogènes et peu difficiles. L'objectif de notre étude est de construire une grille de gradation des expressions faciales et de l'attitude générale permettant d'évaluer le niveau de fatigue chez le cheval d'endurance. La grille a été utilisée pour 744 enregistrements issus de trois courses d'endurances différentes. Les notes d'expression faciale et d'attitude générale (NGEF) ont été analysées en fonction des données individuelles relevées sur les courses. Les résultats montrent une augmentation de la NGEF tout au long de la course. Du 1er au 4ème contrôle vétérinaire, la NGEF est plus élevée chez les chevaux éliminés que chez les classés. Du 1er au 3ème contrôle vétérinaire, la NGEF est prédictive d'une élimination au contrôle vétérinaire suivant. La NGEF est plus élevée en début de course chez les chevaux en tête de course, et en fin de course chez les chevaux classés en queue de course. Enfin, la NGEF est influencée par l'âge, mais pas par la race, ni par les critères cliniques de fatigue étudiés durant la course. Les résultats obtenus sont encourageants, cependant la principale limite rencontrée est le manque de reproductibilité. Des études ultérieures avec une meilleure formation des évaluateurs seront nécessaires afin de valider l'utilisation de la grille.[-]

L'objectif de cette étude était d'étudier l'impact émotionnel de la pratique de l'euthanasie chez les vétérinaires en exercice canin en France. Dix vétérinaires généralistes et exerçant en clientèle canine ont été interviewés dans le cadre de cette étude qualitative. Les interviews se sont déroulées dans la majorité des cas directement sur le lieu d'exercice, dans différentes régions. L'anonymat a été conservé pour chaque interview, afin qu'aucun jugement ne soit porté sur les informations recueillies. Il existe un réel impact émotionnel de la pratique de l'euthanasie au sein de la profession vétérinaire. Tous les vétérinaires interrogés ont été unanimes sur le fait qu'une telle pratique était à l'origine de nombreux sentiments négatifs (tristesse, colère, frustration). Cet impact est dépendant de plusieurs facteurs : ancienneté, sexe et empathie du praticien, type d'euthanasie pratiquée, suivi du patient, personnalité du propriétaire, déroulement de la procédure d'euthanasie. Etant donné l'impact négatif d'une telle pratique à court voire long terme, les praticiens tentent de se protéger psychologiquement en mettant en place différents moyens de protection. Cela leur permet ainsi de mettre des distances émotionnelles avec ces procédures.[-]

Les courses d'endurance sollicitent très fortement l'organisme des chevaux. Les vétérinaires présents sur les compétitions ont besoin d'un maximum de critères cliniques pour juger de l'état de forme des chevaux et arrêter les sujets trop fatigués avant qu'ils ne développent des troubles majeurs. L'étude de la littérature montre que les expressions faciales sont utiles pour évaluer le niveau de douleur post-chirurgicale ou lors de trouble orthopédique. L'hypothèse explorée dans ce travail est que les expressions faciales sont modifiées chez les chevaux fatigués au cours de la course d'endurance. Pour cela, nous avons étudié les expressions faciales de 516 enregistrements lors de quatre courses d'endurance différentes. Les notes d'expression faciale ont été analysées en fonction des données individuelles et cliniques relevées sur les courses. Les résultats montrent une augmentation de la note globale d'expressions faciales (NGEF) tout au long de la course. Au 3ème contrôle vétérinaire (vers 90 à 100 km de course), la NGEF est plus élevée chez les chevaux éliminés que chez les classés. La NGEF ne semble pas influencée par l'âge, la race ou la vitesse du cheval sur la piste. Les analyses statistiques n'ont pas permis de mettre en évidence de relation significative entre la NGEF et des critères cliniques traduisant la fatigue (fréquence cardiaque, temps de récupération, indice de récupération cardiaque). Malgré une répétabilité bonne et une reproductibilité acceptable, le manque de précision de la NGEF, les effectifs limités et des conditions de course assez homogènes et peu difficiles peuvent expliquer ces résultats. Des études ultérieures avec des critères de notation des expressions faciales plus précis, une meilleure formation des évaluateurs et des effectifs plus conséquents seront nécessaires pour valider notre hypothèse.[-]