Les virus de la grippe A ont été, durant le dernier siècle, responsables de quatre pandémies majeures, causant plusieurs dizaines de millions de morts. Leur réservoir naturel est les oiseaux aquatiques sauvages, mais ils infectent de nombreuses espèces de volailles domestiques, ainsi que des Mammifères comme le porc, le cheval et l'Homme. Leur capacité à évoluer génétiquement, notamment par réassortiment, facilite le franchissement de la barrière d'espèce(s). Néanmoins, leur mise en évidence chez le chien est récente, le premier virus grippal canin ayant été isolé il y a moins de 20 ans. On sait aujourd'hui que le chien est l'hôte principal de deux virus grippaux, CIV-H3N8 et CIV-H3N2. Par ailleurs, un certain nombre d'autres virus grippaux ont été isolés chez le chien, d'origine aviaire, porcine et humaine. Bien qu'à ce jour, aucune transmission de virus de grippe du chien à l'Homme n'ait été observée, il semblait opportun de réaliser une revue bibliographique du risque zoonotique associé à ces virus. CIV-H3N8, isolé initialement aux États-Unis en 2004, a principalement circulé dans les refuges animaliers et a rarement été identifié hors du continent américain. Bien que responsable d'une épizootie entre 2004 et 2006, sa propagation s'est par la suite nettement ralentie, et il n'a pas été isolé depuis 2016. En revanche, CIV-H3N2, isolé initialement en 2007 en Corée du Sud, s'est rapidement propagé dans toute l'Asie du Sud-Est puis aux États-Unis, et a été isolé aussi bien dans des élevages canins que chez des chiens de particuliers. Plusieurs mutations montrent son adaptation rapide à son nouvel hôte canin; de plus, une transmission au chat a été mise en évidence, montrant que le chien n'est plus un cul-de-sac épidémiologique pour ce virus. Plus inquiétant, des virus réassortis entre CIV-H3N2 et des virus dont le potentiel zoonotique est avéré, comme le virus H1N1pdm09 ou le virus H5N1 aviaire, ont été identifiés chez le chien. Ainsi, il a été démontré que le chien possède les deux types de récepteurs aux virus grippaux, aviaire et humain, et pourrait donc agir, à l'instar du porc, comme un «mixingvessel». La grande proximité entre l'Homme et le chien représente un danger supplémentaire,: environ 700 millions de chiens étant comptabilisés autour du globe. Compte-tenu de l'évolution génétique des virus grippaux de type A chez le chien, il semble important de mettre en place des mesures de surveillance de ces virus, et d'en contrôler la propagation.
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Les virus de la grippe A ont été, durant le dernier siècle, responsables de quatre pandémies majeures, causant plusieurs dizaines de millions de morts. Leur réservoir naturel est les oiseaux aquatiques sauvages, mais ils infectent de nombreuses espèces de volailles domestiques, ainsi que des Mammifères comme le porc, le cheval et l'Homme. Leur capacité à évoluer génétiquement, notamment par réassortiment, facilite le franchissement de la ...