La tuberculose bovine est une zoonose, d'évolution chronique, causée par les bactéries du complexe Mycobacterium tuberculosis et principalement par Mycobacterium bovis. Cette affection touche majoritairement les bovins mais de nombreuses autres espèces sont aussi réceptives. La Haute-Corse fait partie des sept départements français encore atteints par la tuberculose bovine et pour lesquels la gestion de cette affection est un enjeu majeur. De plus, il s'agit du seul département français dans lequel a été observé des foyers en élevages porcins et caprins. Objectif : Cette thèse consistait à réaliser une étude descriptive de la situation épidémiologique des élevages de Haute-Corse vis-à-vis de la tuberculose bovine entre 2014 et 2022 afin de fournir des indicateurs témoignant de l'importance de l'affection dans le département. Matériel et méthode : L'étude s'est appuyée sur l'analyse des bases de données fournies par la DDETSPP de Haute-Corse. Celles-ci recensaient l'ensemble des foyers suspects et confirmés entre 2014 et 2022 ainsi que l'ensemble des animaux abattus sur la période et les résultats des tests et observations effectués. Le nombre d'animaux identifiés par bolus électroniques entre 2019 et 2022 était également fourni. Résultats : L'étude a montré une prévalence intra-cheptel médiane oscillant autour de 5 % entre 2019 et 2022, avec 92 % des 37 élevages étudiés montrant une prévalence intra-cheptel supérieure à 1 %. De plus, le taux d'élevages bovins, porcins et mixtes se recontaminant au moins une fois sur la période était élevé (18 %). Par ailleurs, les spoligotypes détectés sont propres à la Corse, et sont identifiés chez les bovins, les porcins et la faune sauvage. Discussion : Cette thèse a montré la présence encore importante de la tuberculose bovine en Haute-Corse. Il est possible que les foyers détectés récemment (ou que des foyers non-encore identifiés) soient infectés depuis longtemps expliquant la prévalence intra-cheptel supérieure à celle attendue dans les élevages français. Cependant, avec la mise en place d'une prophylaxie s'appuyant sur le test de dosage de l'IFN-γ, le nombre de foyers découverts par an augmente. Cette évolution bien qu'encore difficile à évaluer à cause du manque de recul, serait en faveur d'une amélioration à long terme de la situation en Haute-Corse avec un dépistage plus précoce des foyers.[-]