À l'heure actuelle, les prévalences de diverses maladies transmissibles au cours des différentes phases de la reproduction des carnivores domestiques sont encore peu connues et leurs conséquences sanitaires et médicales restent peu étudiées au sein des élevages canins et félins. Pourtant, plusieurs agents pathogènes peuvent être transmis au cours de l'accouplement, de la gestation ou lors de l'allaitement. Parmi ces agents, on retrouve notamment des agents viraux tels que le virus de l'herpesvirose canine, de l'immunodéficience féline ou encore de la leucose féline, des agents bactériens tels que Brucella canis et Mycoplasma canis mais aussi des parasites comme Neospora canis et Leishmania infantum ou encore une tumeur transmissible comme le Sarcome de Sticker. Les objectifs de ce travail sont de répertorier et présenter ces différents agents afin de mettre en évidence leurs voies de transmission et d'établir des mesures de dépistage et de prévention en vue de leur contrôle et leur maitrise en élevage. Ce travail montre également qu'une meilleure maitrise de ces agents pathogènes nécessite un renforcement de la réglementation qui reste encore insuffisante concernant le dépistage des animaux reproducteurs, de la semence ou la mise en place d'autres mesures de prévention obligatoires.[-]

L'herpèsvirus canin (CHV) est un virus à ADN bicaténaire, responsable, entre autres, de troubles de la reproduction. Les chiens adultes sont le plus souvent asymptomatiques mais les chiots, notamment ceux âgés de moins de 3 semaines, déclarent le plus souvent une atteinte systémique mortelle. Ceci fait du CHV une maladie d'élevage redoutable. La transmission vénérienne du CHV a été le centre de ce travail. Quatre-vingt-treize animaux reproducteurs ont été prélevés afin de rechercher le virus sur des écouvillons vaginaux (75), préputiaux (18), sur du sperme (18) et du sang total (92) au moyen d'une technique de PCR qui a été mise au point. Cette nouvelle technique de PCR temps-réel EvaGreen®, peu coûteuse, a été comparée à d'autres PCR de référence. Une étude sérologique à faible échelle sur quelques élevages en régions de Loire-Atlantique et en Normandie, a également été effectuée. La technique de PCR temps-réel EvaGreen® qui a été développée au cours de cette expérimentation, a permis d'obtenir des résultats identiques à ceux obtenus en laboratoire de référence. De plus, et pour la première fois, du CHV a été mis en évidence dans le sperme de 3 chiens sur 18 mâles testés, sans qu'il ne soit détecté au niveau de leur prépuce, ce qui souligne formellement le risque de dissémination du virus via le sperme contaminé. Le CHV a également été mis en évidence dans le vagin de 3 chiennes sur 75 testées. En outre, les résultats sérologiques permettent de confirmer une circulation active du virus au sein des élevages testés puisque près de 82% des 44 chiens testés sont positifs. La mise en évidence du virus dans le sperme incite à la réalisation d'investigations, afin d'identifier la localisation précise du CHV dans le tractus génital mâle. Cela permettrait l'élaboration de techniques de traitement du sperme en vue d'inséminations artificielles avec des mâles contaminés, à haute valeur génétique, sans contaminer la chienne receveuse.[-]