La supplémentation vitaminique dans les institutions zoologiques est une pratique courante. Cependant, les besoins en vitamines des animaux sauvages ne sont pas connus avec précision pour la large majorité d'entre eux, et les rations en parcs zoologiques peuvent différer de ce que peuvent consommer les animaux à l'état sauvage. Concernant les animaux marins, qui sont piscivores, il faut ajouter à cela l'impact de la congélation à plus ou moins long terme sur la conservation et la stabilité des vitamines dans les poissons. De ce fait, des problèmes nutritionnels par déficits ont été rapportés chez les espèces piscivores il y a de nombreuses années, avant qu'une supplémentation vitaminique systématique ne soit couramment pratiquée. Cependant, des supplémentations mal contrôlées pourraient aboutir à d'autres affections nutritionnelles par hypervitaminose. Des changements dans les rations alimentaires et la supplémentation vitaminique ont été réalisés en 2018-2019 chez les animaux au parc Marineland d'Antibes. Les apports vitaminiques et les concentrations sanguines en vitamines ont été étudiées et comparées à des simulations de rations à l'état sauvage pour quelques espèces du parc. Les nouvelles rations apparaissent majoritairement équilibrées mais restent plus riches en vitamines que les rations « naturelles » du fait de la supplémentation vitaminique, ce qui permettrait de compenser les pertes dans les aliments liées à leur stockage et leur préparation. Le suivi régulier des rations alimentaires et des valeurs sanguines en vitamines reste une démarche importante à réaliser pour les institutions zoologiques en termes de santé et de bien-être animal.[-]