Le syndrome de Münchhausen par procuration est un trouble factice rare où un perpétrateur va être à l'origine de la création de symptômes, de signes cliniques ou de résultats de laboratoire faisant croire à une maladie chez un substitut, le tout pour attirer l'attention de l'entourage et justifier une prise en charge hospitalière. Le substitut peut être un enfant, une personne âgée ou un animal. S'agissant d'une forme de maltraitance pour le substitut, il est important de pouvoir reconnaître une telle situation mais peu de littérature existe sur le sujet dans le domaine vétérinaire. Ce document décrit l'épidémiologie et les présentations cliniques de ce syndrome et notamment celles auxquelles les vétérinaires sont susceptibles d'être confrontés dans leur pratique. Un questionnaire a été élaboré afin d'établir la connaissance générale des vétérinaires à ce sujet, ainsi que les réactions qu'ils sont susceptibles d'avoir en cas de confrontation avec un cas suspect de Münchhausen par procuration sur un animal. Quatre-vingt-seize réponses sont obtenues et la majorité des répondants connaissent suffisamment le syndrome pour en donner les caractéristiques. La connaissance à ce sujet provient de supports télévisuels tels que les documentaires et reportages. Les vétérinaires les plus au fait sur le sujet appartiennent à la tranche d'âge des 46-65 ans. Sur l'ensemble des réponses, 16 cas décrits par les vétérinaires présentent au moins trois critères évocateurs de syndrome de Münchhausen par procuration dans la littérature. Ces cas concernent en majorité des chiens. Les vétérinaires ont une étonnante bonne connaissance du sujet bien que ce dernier ne soit pas abordé au cours de l'apprentissage du métier. Les cas suspectés par les vétérinaires concernent majoritairement les chiens mais cette prévalence peut provenir de la prédominance des répondants exerçants dans le domaine des petits animaux de compagnie. De nombreux cas suspects présentent des critères compatibles avec la littérature humaine et vétérinaire décrivant le syndrome de Münchhausen par procuration. Une étude à plus large échelle et faisant intervenir plus largement des professionnels de santé humaine (psychiatres) et vétérinaires pourrait être conduite afin de tirer de plus amples conclusions.[-]

La santé mentale, prochain défi sanitaire annoncé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'invite de plus en plus dans les médias, les réseaux sociaux, et les débats publics. Pourtant, elle reste mal connue du grand public. Tantôt, elle fait peur, suscitant de la méfiance ou de la fascination. Tantôt, elle n'est pas prise au sérieux. Prendre soin de sa santé mentale est un sujet souvent considéré comme secondaire. Quant aux troubles psychiques, ils restent tabous. Ce livre propose de sortir des clichés en déconstruisant 70 idées reçues concernant la banalisation des souffrances psychiques, les mythes autour des psychothérapies et des « psy » ; la peur du contrôle social…Écrit et dirigé par Astrid Chevance avec un collectif d'auteurs, chercheurs et/ou cliniciens, il constitue un outil précieux pour informer et sensibiliser, se défendre contre les préjugés et susciter des échanges.[-]

L'éthologie, ou science du comportement, a réalisé d'immenses progrès au cours de ces dernières années, surtout dans l'esprit du public qui n'a pas toujours fait spontanément la distinction entre les travaux sérieux et les ouvrages dont les auteurs identifiaient trop hâtivement le comportement animal au comportement humain.
Dans la présente étude, le professeur Rémy Chauvin tente de faire le point en exposant le paysage plutôt inattendu que découvre la science du comportement de nos jours.
En effet, des travaux récents ont mis en évidence, chez l'animal, une richesse et une complexité que les anciens étaient loin de soupçonner. Une nouvelle génération d'éthologistes est née, qui essaie de comprendre la vie animale dans la nature : les macaques dans les îles du Japon; les chimpanzés ou les gorilles en l'Afrique, et même les loups dans le grand Nord... Loin des restrictions du laboratoire, l'animal est bien adapté à un environnement qu'il connaît et qui ne l'épouvante pas, aussi montre-t-il des raffinements dans la vie sociale qui ahurissent ses observateurs : la mère macaque garde, pendant des années, le souvenir de ses petits (elle va les défendre contre toutes les attaques) et le rang d'un jeune mâle ou, éventuellement, son accession à la tête de la horde ne dépend que d'un seul facteur qui est le rang de sa mère. Ce phénomène engendre le tabou de l'inceste : le jeune mâle ne peut copuler avec sa mère et préfère quitter le troupeau. De même, Jane Lawick Goodall a découvert que les chimpanzés utilisent de nombreux outils parfois très bien conçus, comme la baguette polie leur permettant de capturer des fourmis et de s'en repaître. Il n'est pas interdit de penser que si l'on croit communément que les singes ne se servent pas d'outils, c'est parce qu'on ne les a pas observés d'assez prés. Il en est de même de la prétendue fixité de leurs habitudes : ils sont, au contraire, ouverts à toutes sortes d'innovations.
Tout ceci pose évidemment une infinité de problèmes scientifiques et philosophiques, en particulier celui de la place réelle de l'homme dans la nature.[-]