Sur le massif pyrénéen, 4 000 exploitations pratiquent le pastoralisme et la transhumance afin de profiter des pâturages d'estive. Cela représente 620 000 herbivores, dont 518 000 ovins. L'ours brun (Ursus arctos) est un omnivore à spectre trophique large, opportuniste et doué de fortes capacités d'adaptation. Lors de la période estivale, l'ours fréquentant le même territoire que les cheptels transhumants, on observe un pic de déprédation sur les ovins. Afin de prévenir ce phénomène, un triptyque de protection (regroupement nocturne, chiens de protection et gardiennage renforcé) est indispensable, bien qu'il soit insuffisant pour stopper totalement la déprédation ursine. En 2019, les attaques d'ours ont été à l'origine de 1 173 animaux tués ou blessés dans les Pyrénées françaises. Elles créent un stress intense chez les ovins, responsable de fortes détériorations des performances de production et de reproduction. Les brebis prédatées appartiennent à des races anciennes et locales, à effectifs déjà fragiles. Enfin, les mesures de protection ont des impacts zootechniques non négligeables (limitation des durées de pâturage, perturbation du rythme naturel des brebis, accroissement des déplacements, pression sanitaire forte et chute de la productivité) mais aussi environnementaux (réduction de la couverture herbacée, développement d'espèces opportunistes, apport azoté et perte de la ressource fourragère sur les zones de parcage nocturne). L'abandon de certains quartiers aboutit à une diminution de la valeur pastorale herbagère à court terme, et à un envahissement par les ligneux à long terme, responsables d'une perte de biodiversité. Enfin, la prévention de la prédation et la gestion des attaques induisent une surcharge de travail, une augmentation des coûts et une diminution des revenus pour les éleveurs. Les bergers doivent affronter la souffrance et l'angoisse de la perte de leurs animaux. Un syndrome post-traumatique peut s'installer, pouvant aboutir à des troubles psychosomatiques ou comportementaux, tels que dépression et suicide. A terme, ces impacts socio-économiques peuvent entraîner une descente d'estive prématurée et même un abandon de la pratique du pastoralisme.
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Sur le massif pyrénéen, 4 000 exploitations pratiquent le pastoralisme et la transhumance afin de profiter des pâturages d'estive. Cela représente 620 000 herbivores, dont 518 000 ovins. L'ours brun (Ursus arctos) est un omnivore à spectre trophique large, opportuniste et doué de fortes capacités d'adaptation. Lors de la période estivale, l'ours fréquentant le même territoire que les cheptels transhumants, on observe un pic de déprédation sur ...