Les urolithiases du bas appareil urinaire félin (BAUF) représentent une grande partie des affections graves du bas appareil urinaire chez le chat. Il est ainsi essentiel de les traiter au plus vite et de prévenir leurs récidives. Le traitement de choix était historiquement chirurgical, cependant les traitements médicaux ainsi que les thérapies de dissolution se sont démocratisés ces dernières années. Il existe plusieurs types minéraux de calculs, chacun admettant sa spécificité thérapeutique. Il apparaît alors important d'être capable de prédire la nature minérale de chaque calcul afin d'éviter autant que possible un traitement invasif non nécessaire. L'objectif de cette étude est d'étudier cette prédictibilité au travers des caractéristiques radiographiques des types de calculs. Pour ce faire nous avons étudié 77 chats ayant eu une cystotomie à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort entre avril 2013 et janvier 2023 dans un contexte de calcul du BAUF. Puis nous avons programmé une intelligence artificielle qui étudie des corrélations entre un ou plusieurs critères radiographiques et la nature minérale des calculs afin d'en établir une démarche prédictive. Ainsi les calculs d'oxalates de calcium sont différenciables des autres types de calculs par leur opacité élevée par rapport à la partie caudale du corps vertébral de la cinquième vertèbre lombaire (plus fréquemment supérieur à 0.858), leur petite taille (plus fréquemment inférieure à 4.35 mm) et leur contenu homogène. Les calculs de struvite sont plus fréquemment de taille supérieure à 4.35 mm. L'algorithme est capable de prédire correctement 78% à 92% des types minéraux des calculs des chats de notre échantillon. Aucune comparaison n'est possible concernant le chat dans la littérature. Cette précision dépasse les résultats obtenus jusqu'ici chez le chien, que ce soit in vivo ou lors d'études sur fantômes de vessie. Des études prospectives comparant des différences temporelles et géographiques des populations ainsi que des lectures radiographiques effectuées par un vétérinaire généraliste et un spécialiste en imagerie médicale vétérinaire pourraient être intéressantes afin de confirmer et d'explorer nos résultats.[-]

L'obstruction urétrale féline est une affection fréquente du chat engageant son pronostic à court terme. L'urolithiase, la cystite idiopathique et les obstructions par des bouchons muqueux sont responsables de la grande majorité des cas. Parmi les désordres occasionnés, l'azotémie et l'hyperkaliémie, rencontrées dans la plupart des cas, sont les plus délétères. Heureusement, le pronostic à court terme de cette affection est très bon lorsqu'une prise en charge précoce est réalisée mais le pronostic au long terme l'est moins en raison d'une fréquence élevée de récidive. Dans ce manuscrit, les étapes de la prise en charge des affections obstructives du bas appareil urinaire du chat sont détaillées. La première étape consiste en la correction des désordres électrolytiques (en particulier l'hyperkaliémie) et à la levée de l'obstruction urétrale, ainsi les caractéristiques du sondage vésical (tailles et types de sonde, durée de sondage). L'intérêt d'une cystocentèse et de rinçages vésicaux seront discutés. La seconde partie traite de l'efficacité des anti-inflammatoires, des analgésiques, des myorelaxants des muscles lisses (a1-antagonistes principalement) et des muscles striés ainsi que de l'administration de glycosaminoglycanes dans la prévention des récidives d'obstruction urétrale chez le chat. La dernière partie de ce manuscrit porte sur les niveaux de preuve des différents éléments précédemment cités. Une gradation des recommandations actuelles en fonction du niveau de preuve de ces dernières est proposée à l'aide d'une grille d'évaluation de la qualité des articles. Cette grille accorde un nombre de points en fonction du type d'étude et de critères qualitatifs. Il en ressort que ces études, notamment parce qu'elles incluent un trop faible nombre d'animaux, ne permettent que rarement d'atteindre des niveaux de preuve suffisants pour pouvoir établir un consensus concernant la prise en charge des obstructions urétrales du chat.[-]

La maladie lithiasique du haut appareil urinaire est une affection de plus en plus fréquente chez le chat dont la caractéristique principale est la composition du calcul, presque exclusivement de l'oxalate de calcium. Le diagnostic est peu aisé, reposant principalement sur la clinique de l'animal et des résultats d'examen d'imagerie. L'émergence de races supposées prédisposées à la formation de calculs du haut appareil urinaire invite à la compréhension de celle-ci et leur caractérisation afin de pouvoir mettre en évidence une composante génétique. Après avoir fait le bilan des connaissances relatives à la formation des calculs, l'épidémiologie, les facteurs de risques individuels puis le diagnostic et la prise en charge d'une obstruction urétérale, une étude rétrospective a été réalisée afin de déterminer le phénotype et l'épidémiologie de la maladie lithiasique chez le chat Sacré de Birmanie. Ce travail s'est intéressé à l'âge d'apparition des calculs, le sexe des animaux les plus touchés,
les changements biologiques plasmatiques et hématologiques associés aux calculs du HAU, le résultat des échographies abdominales chez une population birmane non atteinte de calculs. Tous les animaux ont été présentés au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d'Alfort. L'âge médian d'apparition chez les chats SB était significativement plus jeune que chez les européens (5,7 ans contre 6,8 ans) et une nette majorité de mâles (55,9 %) était présente dans notre groupe d'étude, allant dans le sens d'une suspicion de composante génétique. Les chats SB atteints de calculs présentaient une calcémie ionisée plus haute que les SB non atteints de maladie lithiasique. Des signes de néphropathie chronique étaient présents chez 67,7 % des chats Sacré de Birmanie sains ayant une valeur plasmatique de
créatininémie modérément augmentée, considérée comme physiologique par certains auteurs. La valeur de la créatininémie plasmatique physiologique classiquement admise comme plus élevée dans cette race est ainsi remise en question.[-]