Chez les carnivores domestiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont actuellement les principales molécules prescrites pour la gestion de la douleur post-opératoire d'intensité modérée. Ces molécules sont fréquemment associées à des effets indésirables, notamment digestifs, ce qui nécessite parfois l'arrêt du traitement au détriment de la prise en charge de la douleur. En 2018, une nouvelle classe d'AINS a été commercialisée, dont le chef de file est le grapiprant. Il présenterait de par son mécanisme d'action moins d'effets indésirables. Notre étude est un essai clinique de non-infériorité randomisé en double-aveugle portant sur l'efficacité analgésique du grapiprant par rapport au traitement de référence, le méloxicam pour gérer la douleur post-opératoire du chien après une ostéotomie de nivellement du plateau tibial (TPLO), ainsi que sur la survenue d'effets indésirables. Quarante-huit chiens présentant une rupture de ligament croisé crânial et opérés par le service de chirurgie de l'EnvA ont été recrutés dans l'étude pour former deux groupes : vingt- quatre chiens ont reçu du méloxicam et vingt-quatre chiens du grapiprant par voie orale pendant les deux premières semaines post-opératoires. Au cours de ces deux semaines, les propriétaires des chiens étaient contactés par téléphone à J3, J7, J10 et J15 pour répondre au questionnaire du Canine Brief Pain Inventory (CBPI). Les effets indésirables étaient également notés. Les résultats confirment la non-infériorité du grapiprant par rapport au méloxicam sur la douleur des chiens dans les deux premières semaines post-opératoires, avec une amélioration au 3e jour de traitement avec le grapiprant par rapport au méloxicam, sans différence dans la fréquence d'apparition des effets indésirables. Cette étude met en évidence l'intérêt d'utiliser le grapiprant pour gérer les douleurs post¬opératoires modérées : indication hors AMM jusqu'à présent.[-]