L'anesthésie fait partie de la pratique quotidienne du vétérinaire. De nombreuses molécules sont à sa disposition, dont le thiopental, chef de file des barbituriques soufrés. Substance utilisée depuis 1934 et donc bien connue, son mécanisme d'action n'a pourtant pas encore été totalement élucidé et les notices techniques ne donnent pas d'indication précise quant à la manière de les injecter, tout en soulignant la possibilité d'une dépression cardiorespiratoire. Ce protocole expérimental a ainsi eu pour objectif l'étude des effets de la vitesse d'administration du thiopental sur la fréquence cardiaque et la pression artérielle, mesurée de façon invasive. 54 chiens, admis dans le service de chirurgie de l'Ecole Vétérinaire d'Alfort, ont reçu en intraveineuse, 15 mg/kg de thiopental en 15, 30, 60 ou 120 secondes. Plus la vitesse d'administration est rapide, plus l'augmentation de la fréquence cardiaque et les variations de pression artérielle sont marquées. Cela a permis d'émettre l'hypothèse d'une tachycardie compensatrice de la chute de pression artérielle, tout en soulignant les risques des vitesses d'injection inférieures à 15 secondes.