En vue d’identifier des bio-marqueurs d’une administration répétée d’hormone de croissance (GH) qui peut être utilisée comme produit dopant, deux lots de 10 ponettes de race Welsh appariées par âge et état d’embonpoint ont été constitués. Ces individus répartis en quatre groupes (5 grasses traitées par de la GH versus 5 grasses témoins et 5 maigres traitée par de la GH versus 5 maigres témoins) ont été soumises à des régimes alimentaires distincts et recevaient quotidiennement une injection d’hormone de croissance recombinante porcine, rpGH, ou de placebo pendant une durée de 3 mois. Des biopsies du muscle gluteus medius ainsi que des échantillons sanguins ont été collectés chaque mois pour mener une étude histologique, une analyse du transcriptome et des microRNA (miRNA) sur le sang total, le muscle et le sérum. A la fin du traitement, la surface moyenne des fibres musculaires était augmentée de 27% chez les juments traitées ; celle des fibres de type IIX était augmentée de 36% chez les juments traitées. Tous les miRNA testés ont été détectés dans les trois tissus : sang total, muscle et sérum. Le mir-26b était un candidat bio-marqueur intéressant du traitement ; il était sous-exprimé précocement dans le sang et le sérum. Les autres candidats étaient : mir-23a, mir-23b, mir-181b, mir-195, mir-30b, mir-133a, mir-206. D’après les résultats obtenus sur l’expression des gènes, le traitement à la GH affectait la régulation de nombreux gènes impliqués dans l’adhérence cellulaire (NCAM, Cadhérines), dans les cascades de régulation de la synthèse protéique et glycogénique (GSK3, Akt) ou encore dans la multiplication cellulaire (p27kip1). L’effet de l’état d’embonpoint était significatif pour de nombreuses voies de régulation. Cette étude permet d’identifier des miRNA candidats à être des bio-marqueurs du traitement à la GH à partir de sang total mais aussi de sérum. Elle donne un aperçu de la richesse de l’outil qu’est l’analyse du transcriptome par puce pangénomique mais aussi de la difficulté d’interprétation de la masse de données obtenues. Enfin, ce travail a permis d’objectiver l’effet de la GH sur le muscle : les résultats d’histologie et de transcriptomique étaient en faveur d’une hypertrophie musculaire.