Les traumatismes par morsure chez les carnivores domestiques sont un motif fréquent de consultation en traumatologie vétérinaire. Lorsque la morsure est infligée en région thoracique, une atteinte plus ou moins grave, potentiellement mortelle, des organes vitaux comme le coeur et ses gros vaisseaux ou encore les poumons, peut avoir lieu. Les lésions observables extérieurement ne représentent souvent que la partie visible de l'iceberg et ne permettent pas d'évaluer l'importance d'éventuelles lésions profondes. Bien que la radiographie thoracique soit d'une aide précieuse dans tous les cas de traumatisme que ce soit chez l'homme ou chez les carnivores domestiques, elle fait preuve d'un manque de sensibilité et de spécificité. Ce travail dresse dans un premier temps, dans une partie bibliographique, un état des lieux des connaissances et des recommandations récentes de la littérature vétérinaire vis-à-vis des traumatismes thoraciques par morsure chez les carnivores domestiques. Par la suite, les résultats d'une étude rétrospective portant sur 52 cas de morsure au thorax admis à Vetagro Sup - Campus vétérinaire de Lyon entre 2000 et 2011 seront confrontés aux données bibliographiques précédentes afin d'essayer d'établir un plan de prise en charge optimal des animaux victimes de morsure en région thoracique. Nous avons ainsi suggéré, qu'en l'absence de plaie (contusions), une exploration chirurgicale n'est pas indispensable si aucun examen d'imagerie ne permet de suspecter la présence de lésions intrathoraciques. En revanche, dès qu'il existe une solution de continuité de la peau, même minime (plaie ponctiforme), l'exploration chirurgicale plus ou moins étendue à une thoracotomie exploratrice est indispensable pour évaluer la profondeur des lésions.