L’aréflexie de tétée faisant suite aux affections courantes du jeune veau est fréquemment rencontrée dans la pratique rurale. Elle est plus rarement primaire, avec ou sans symptômes associés. Quand cette aréflexie est la seule anomalie mise en évidence, le vétérinaire allopathe peut se trouver démuni. Les traitements probabilistes et symptomatiques sont parfois suivis de résultats, mais le manque de moyens thérapeutiques augmente le sentiment du praticien d’un syndrome mal défini et difficile à soigner. Dans ce cadre, les médecines alternatives holistiques, telles que l’ostéopathie et l’acupuncture, trouvent tout leur intérêt. Dans notre étude sur 50 veaux dont l’absence de réflexe de succion n’a pas été rattachée à une entité clinique bien définie, l’incidence annuelle moyenne dans les élevages était de 1,2% des veaux. Quatre catégories de veaux ont été observées : les veaux aréflexiques primaires dont les veaux mous, et les veaux aréflexiques secondaires dont les veaux têtus. Nous avons montré de manière significative que les veaux mous étaient plus fréquemment de races allaitantes et nés de façon dystocique. Nous avons confirmé qu’un délai de relevé long à la naissance était bien lié à la dystocie. La fréquence de succès des médecines alternatives dans le traitement des veaux aréflexiques primaires sans autre anomalie à l’examen clinique a été significativement plus élevée que celle des traitements allopathiques. D’autres études complémentaires sont nécessaires afin de confirmer et de préciser nos résultats. Il serait notamment intéressant d’établir le profil acidosique, hypoglycémique et hypoxique des veaux aréflexiques primaires par des examens complémentaires.