La dirofilariose est une parasitose vectorielle cosmopolite. Dirofilaria immitis, transmis par des moustiques, est le parasite principal chez le chien, à l'origine de troubles cardio-respiratoires pouvant conduire à la mort. Ces filaires sont porteuses d'une bactérie endosymbiote, Wolbachia sp., qui joue un rôle prépondérant dans la physiopathologie de cette parasitose. Le chien, réservoir et hôte définitif du parasite, peut exprimer quatre stades cliniques, en fonction du taux d'infestation par les filaires : stade crypto-symptomatique, syndrome cardio-pulmonaire, décompensation cardiaque, syndrome de la veine cave. Le traitement médical passe par la résolution des symptômes observés, et par l'élimination ciblée des parasites via l'administration de vermifuges larvicides, adulticides et d'antibiotiques. Un traitement chirurgical existe et consiste à retirer mécaniquement les vers de l'appareil cardio-pulmonaire à l'aide de matériel habituellement utilisé en endoscopie digestive. Les mesures prophylactiques sont variées, et doivent combiner des mesures visant à prévenir la transmission du parasite par le moustique et des mesures médicales de vermifugation régulière. Dans le département de la Martinique, la dirofilariose est très présente et constitue une dominante en clientèle canine. Notre étude a confirmé que la fréquence de suspicion par les vétérinaires est forte, au moins une fois par mois, et a montré que la forte prévalence de la maladie sur ce territoire est à mettre en lien avec l'existence d'un écosystème particulier, la mangrove, habitat propice à la multiplication du moustique. Enfin, quelques protocoles de prévention et de traitement des individus à risque en zone d'endémie (chien et chat) sont proposés.