En France, deux principaux nématodes sont responsables de filariose chez les carnivores domestiques : Dirofilaria immitis, responsable de la dirofilariose cardiopulmonaire et Dirofilaria repens, responsable d’une dirofilariose sous-cutanée. Ce sont des maladies à transmission vectorielle et plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi on observe aujourd’hui une expansion vers les régions plus au nord en Europe. Dirofilaria immitis vit en endosymbiose avec une bactérie intracellulaire du genre Wolbachia qui se révèle indispensable aux filaires (pour la survie au long terme et pour la reproduction). Il existe deux approches afin d’étudier la nature des relations de dépendance entre les filaires et les bactéries endosymbiotiques : l’utilisation des antibiotiques de la famille des tétracyclines et l’étude du génome bactérien. Les hôtes sont exposés aux antigènes de Wolbachia à la mort des filaires adultes. Ils sont impliqués dans le déclenchement d’une réponse pro- inflammatoire qui engendre des lésions pulmonaires et vasculaires graves dans le cas de l’infestation par D. immitis. Des études récentes suggèrent que l’élimination des Wolbachia grâce à l’emploi de doxycycline a des bénéfices pour le contrôle des complications qui font suite au traitement adulticide. Les recommandations actuelles intègrent le traitement antibiotique. Cela aide aussi à limiter la transmission en diminuant le nombre de microfilaires circulantes. Avec le développement prometteur d’autres agents anti-Wolbachia, on peut espérer que les patients humains et les chiens pourront bientôt bénéficier de stratégies thérapeutiques alternatives.