La sérothérapie est une technique qui consiste à administrer le sérum sanguin d’un individu sain immunisé à un individu malade pour lutter contre un agent infectieux. Très utilisée au début du 20ème siècle, son utilisation s’est estompée avec l’arrivée des antibiotiques dans les années 1930. Le pouvoir thérapeutique de la sérothérapie est depuis longtemps attribué aux anticorps, des immunoglobulines dotées d’une spécificité de reconnaissance et d’action contre une cible considérée comme étrangère à l’organisme. Les progrès réalisés dans le domaine des biotechnologies ont rendu possible la fabrication in vitro d’anticorps, appelés anticorps monoclonaux ou anticorps recombinants selon la technologie utilisée. Ces biomédicaments innovants sont aujourd’hui le fer de lance de l’industrie pharmaceutique et représentent beaucoup d’espoirs pour le traitement de nombreuses maladies. Paradoxalement, les agents infectieux ont été peu concernés par ces progrès, alors qu’ils sont la cible originelle des anticorps. Les sérums nouvelle génération présentent néanmoins de nombreux avantages par rapport à la sérothérapie conventionnelle. Plus efficaces et moins dangereux, les anticorps monoclonaux se présentent comme une bonne alternative à l’utilisation des antibiotiques et offrent de nouvelles opportunités pour lutter contre des agents infectieux contre lesquels aucun traitement spécifique n’est disponible. Cet ouvrage rassemble les données bibliographiques nécessaires à la compréhension des enjeux que posent l’utilisation des immunoglobulines synthétiques dans la prévention et le traitement des maladies infectieuses, avec une considération particulière pour la médecine vétérinaire.