La dermatite atopique est une des dermatoses chroniques les plus fréquentes chez le chien. Sa prévalence croissante et le coût lié à sa prise en charge en font un sujet de recherche de premier plan. La dermatite atopique de l’Homme fût initialement, considéré comme une hypersensibilité de type IV, l’hypothèse pathogénique principale est désormais un cercle vicieux impliquant un dysfonctionnement de la barrière cutanée d’ordre génétique et permettant la pénétration, dans la peau, d’une multitude de substances, dont des antigènes, de notre environnement, responsables de l’activation du système immunitaire cutané, inné et acquis. Les lymphocytes T spécifiques activés induisent une hypersensibilité de type IV, ou eczéma, cette inflammation endommageant davantage la barrière cutanée. Différents phénotypes sont décrits selon l’ethnicité, l’âge, la durée d’évolution et l’individu atteint, en partie liés à des profils cytokiniques et lymphocytaires particuliers. Les très nombreuses similitudes, cliniques, histologiques immunologiques, établies entre la dermatite atopique de l’Homme et la dermatite atopique du chien, confirmées par l’étude de modèles canins, expérimentaux induits, de dermatite atopique font de la dermatite atopique du chien le seul modèle spontané de la dermatite atopique de l’Homme. C’est ainsi que notre compréhension de la pathogénie de la dermatite atopique du chien se fonde sur les découvertes en médecine humaine. La prise en charge thérapeutique de ces deux affections repose sur le même principe : restauration de la barrière cutanée au quotidien et gestion des phases de poussées de la maladie.