Cette étude a pour objectif, d’une part, de déterminer si les contaminants chimiques dans les sédiments des lagunes méditerranéennes ont un impact sur la macrofaune benthique qui s’y trouve, et d’autre part, d’évaluer la possibilité d’utiliser l’annélide polychaete Hediste diversicolor en tant que bio-indicateur du niveau de contamination. Premièrement, nous avons étudié des données provenant de campagnes relatives à l’hydrologie des lagunes (2015), de prélèvements de macrofaune (2015) et de contaminants chimiques (2017). Nous avons analysé conjointement ces données sur R par le biais d’ACP et d’analyses de co-inertie. Il a été mis en évidence un impact des variables hydrologiques et géomorphologiques des lagunes sur la répartition de la macrofaune, mais aucun impact significatif des contaminants chimiques n’a été montré. Par la suite, nous avons prélevé des vers (H.diversicolor) dans deux lagunes : La Peyrade (très contaminée) et Ayrolle (peu contaminée). Nous avons mesuré des paramètres biométriques sur ces individus : le poids frais et la longueur des trois premiers segments (L3). Nous avons analysé les données à l’aide de boxplots et d’une modélisation du rapport poids frais/L3. Celui-ci était significativement plus petit en milieu contaminé qu’en milieu non contaminé, cette différence étant d’autant plus visible pour les individus dont la L3 dépassait 2mm. Cette taille correspondant au début de la croissance pondérale, on suppose que les contaminants altèreraient cette phase de croissance, peut-être à cause d’un impact sur l’allocation des ressources ou bien sur la reproduction. Cela irait dans le sens d’une possible utilisation de H.diversicolor en tant que bioindicateur de la contamination chimique des lagunes méditerranéennes.