Le recours large et toujours grandissant à l'insémination artificielle appelle à veiller à la qualité sanitaire des doses de semence utilisées afin de ne pas diffuser à grande échelle des maladies qu'elles pourraient contenir. Pour ce faire, des tests de dépistage sont appliqués aux reproducteurs au cours du suivi sanitaire et des traitements antibiotiques sont ajoutés aux doses de semence produites. Toutefois, ces mesures ne sont pas toujours suffisantes pour éviter la transmission de pathogènes via l'IA, en particulier vis-à-vis des virus. De plus, le recours massif à des antibiotiques à large spectre amène la problématique de l'antibiorésistance. Ainsi, l'objectif de ce travail bibliographique sera dans un premier temps de faire un rappel des mesures de suivi sanitaire des reproducteurs et des méthodes de traitement de la semence ainsi que de décrire les agents pathogènes transmissibles par la semence avant de faire un état des lieux des méthodes innovantes de traitement de la semence qui représentent ainsi une alternative aux méthodes de traitement existantes, en particulier à l'usage d'antibiotiques, mais qui permettent également d'élargir le spectre de traitement de la semence à d'autres groupes de pathogènes, et notamment aux virus. Nous en comparerons ensuite les caractéristiques telles que le spectre d'action, l'efficacité et l'impact sur la qualité de la semence. Les études montrent qu'actuellement la technique de centrifugation en couche unique est la seule technique de traitement antimicrobien de la semence qui pourrait représenter une alternative totale aux traitements antibiotiques, tout en permettant aussi le traitement antiviral des doses de semence. De plus, cette technique présente l'avantage de pouvoir être adaptée afin d'être viable économiquement et ainsi de pouvoir être utilisée en pratique. Ensuite, une technique qui, associée aux antibiotiques, permettrait d'inactiver de manière efficace et ciblée de nombreux pathogènes contenus dans la semence, et notamment des virus, est la technique de photo-immuno-inactivation. L'utilisation de PAM, bactériocines, huiles essentielles ou de nanoparticules d'argent dans les doses de semence et la sélection des individus avec une haute activité interne de destruction des bactéries sont des techniques prometteuses pour permettre de réduire les quantités d'antibiotiques utilisées pour le traitement de la semence. Enfin, l'ajout de trypsine ou l'acidification transitoire pourraient être utilisées en complément des antibiotiques pour élargir le traitement des doses de semence aux virus. Enfin, pour chacune de ces techniques, nous discuterons leur impact sur la qualité de la semence puisque leur utilisation est conditionnée par leur innocuité envers la semence traitée.

Url / Doi : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04300619v1/file/A-2023-047.pdf

Localisation : Env Alfort (Bibliothèque)

N° de thèse : 047

Bibliogr. p. : 145-164

Titre anglais : State of the art in innovative technologies for the antibiotic and antiviral treatment of semen

Résumé anglais : The widespread and ever-increasing use of artificial insémination imposes a strict control of the microbiological quality of the semen used, in order to avoid spreading reproductive diseases. To achieve this, screening tests are applied to males to avoid the use of contaminated males and antibiotic treatments are added to the doses of semen produced. However, these measures are not entirely free of risk, particularly when it comes to viruses. In addition, the massive use of broad- spectrum antibiotics raises the issue of antibiotic resistance. The aim of this literature review will therefore be to review the health monitoring of breeding stock and semen treatment methods, and to describe the pathogens that can be transmitted via semen, before taking stock of innovative semen treatment methods that represent an alternative to existing treatment methods, in particular the use of antibiotics, but which also make it possible to extend the spectrum of semen treatment to other groups of pathogens, in particular viruses. We will then compare their characteristics, such as spectrum of action, efficacy and impact on seed quality. Studies show that the single-layer centrifugation technique is currently the only antimicrobial semen treatment technique that could represent a total alternative to antibiotic treatments, while also allowing antiviral treatment of semen doses. In addition, this technique has the advantage of being adaptable so that it is economically viable and can therefore be used in practice. Secondly, a technique which, combined with antibiotics, would enable numerous pathogens contained in semen, and in particular viruses, to be inactivated in an effective and targeted manner, is the photo-immuno- inactivation technique. The use of PAMs, bacteriocins, essential oils or silver nanoparticles in doses of semen and the selection of individuals with a high internal bacterial killing activity are promising techniques for reducing the quantities of antibiotics used to treat semen. Finally, the addition of trypsin or transient acidification could be used alongside antibiotics to extend the treatment of semen doses to viruses. Finally, for each of these techniques, we will discuss their impact on the quality of the semen, since their use is conditional on their harmlessness to the treated semen.

Mots-clés anglais : Alternative ; Antibiotics ; Antimicrobial ; Antiviral ; Innovation ; Seed ; Treatment

En ligne : Oui

Directeur de Thèse : de Paula-Reis, Alline

Assesseur / Examinateur : Lagrée, Anne-Claire

Type de fond : Fonds contemporain

Emprunt/Réservation