La besnoitiose bovine est une protozoose vectorisée aux lourdes conséquences économiques en élevage. Son épidémiologie est mal connue et les limites diagnostiques et thérapeutiques sont des obstacles à sa prise en charge. Depuis plusieurs années, la besnoitiose est une maladie émergente. En France, elle n'est plus limitée au foyer historique d'enzootie du sud-ouest et de nombreux foyers épizootiques ou sporadiques apparaissent. Dans le Maine et Loire, deux foyers ont été identifiés, en 2002 puis en 2006. Notre enquête, sérologique et écologique, est menée dans ce dernier : Besnoitia besnoiti est présent dans au moins un élevage voisin. La zone d'étude, humide et boisée, est propice au développement des vecteurs et des réservoirs sauvages potentiels du parasite, ce qui pourrait peut-être expliquer sa diffusion. La séroprévalence est très faible et les nombreuses données recueillies ne sont pas pleinement exploitables aujourd'hui ; elles seront cependant disponibles pour une éventuelle étude ultérieure qui serait indispensable si la situation venait à s'aggraver, ce qui est envisageable d'après les situations décrites dans certains nouveaux foyers. L'hypothèse principale de l'origine du foyer reste celle de l'achat de bovins infectés. Un élevage voisin achète beaucoup, y compris dans le foyer d'enzootie; cette conduite d'élevage est à risque. Le cheptel atteint en 2002 est toujours contaminé : une fois déclarée dans un élevage, la besnoitiose persiste et l'efficacité des mesures de lutte actuellement disponibles est limitée.