La rentabilité des élevages bovins, autant en système laitier qu'en système allaitant, est directement dépendant de la qualité de maitrise de la reproduction. Pour ce faire, une bonne connaissance de l'expression de l'oestrus est nécessaire en vue d'améliorer la détection des chaleurs, d'optimiser le délai de mise à la reproduction et d'inséminer au bon moment. Les objectifs de cette étude étaient de caractériser l'oestrus selon des critères de durée, d'intensité des différents comportements, d'étudier les séquences comportementales et de décrire les facteurs de variation de ces critères. Les manifestations comportementales ont été étudiées à partir de séquences vidéo obtenues chez un lot de 27 vaches de race Limousine en stabulation libre enregistré pendant 2 mois de façon continue. Le suivi des vaches s'est appuyé sur des dosages de progestérones bihebdomadaires et des observations visuelles biquotidiennes. Un total de 15 oestrus ont été comparé à 15 phases lutéales correspondantes. Les signes sexuels secondaires ont été exprimés sur une période plus longue (11,13 ± 4 h) que les acceptations du chevauchement (8,6 ± 7,1 h). L'intensité de l'oestrus a été moindre que dans des études similaires récentes sur vaches charolaises, avec 16 ± 13 acceptations du chevauchement et 68,1 ± 44,8 flairages sexuels (signe le plus fréquent) respectivement par oestrus. La présence simultanée d'une congénère en chaleurs augmente significativement l'intensité de l'oestrus. La prise en compte des caractères sexuels secondaires, s'ils sont nombreux, dans la détection des chaleurs permet d'en améliorer la sensibilité sans dégrader la spécificité.