En captivité, les cétacés font face à différents facteurs de stress. Une évaluation quantifiable du bien-être permettrait de mieux comprendre ces derniers et de réduire leur impact. Il convient d'identifier puis de valider des indicateurs de bien-être dans les domaines de la physiologie, du comportement et de la cognition. Cette thèse s'inscrit dans la démarche d'évaluation du bien-être des grands dauphins (Tursiops truncatus) captifs. Elle s'intéresse plus particulièrement au domaine de la physiologie par l'étude d'un indicateur potentiel de stress (négatif de bien-être) : le cortisol. Cette hormone, dont la concentration augmente lors d'une stimulation de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, peut être dosée dans les fèces de dauphins. Notre étude consistait à mesurer la concentration en cortisol par dosage immunoenzymatique à partir d'échantillons fécaux réalisés sur cinq dauphins du delphinarium du Parc Astérix. Les dauphins ont été prélevés une fois par mois pendant plus d'une année (mai 2019 à mai 2020). Au cours de cette période d'étude, nous avons eu trois évènements stressants lors de travaux de manutention dans le bassin. Les dauphins ont été prélevés un jour avant, un jour après et deux jours après chaque évènement. Nous avons validé une technique d'extraction ainsi qu'un kit de dosage du cortisol fécal. Notre étude a montré que la concentration fécale en cortisol des dauphins un jour après et deux jours après les évènements stressants était plus élevée que celle un jour avant. Une première validation biologique a ainsi été obtenue. Nous avons observé que les mâles avaient une concentration fécale en cortisol plus élevée que les femelles. La concentration fécale en cortisol ne présentait pas de variations saisonnières avec un niveau basal proche de 80 ng/g de fèces sèches pour les mâles et de 50 ng/g de fèces sèches pour les femelles. La concentration fécale en cortisol dans les deux jours après les évènements stressants était proche de 135 ng/g de fèces sèches pour les mâles et 75 ng/g de fèces sèches pour les femelles. Cette thèse confirme l'intérêt du cortisol fécal comme indicateur de stress chez le grand dauphin.[-]