Le bien-être animal est une préoccupation majeure de la société ces dernières années. La douleur pouvant être ressentie par les animaux d'élevage constitue un obstacle à ce bien-être. Il est donc nécessaire d'avoir des outils fiables pour détecter la douleur. Les expressions faciales constituent un outil récent utilisé chez plusieurs espèces. Cette thèse s'intéresse donc à la variation des expressions faciales de la vache laitière lorsqu'elles ressentent de la douleur ou non. La première partie, bibliographique, présente le mécanisme physio-pathologique de la douleur, les sources de douleur en élevage bovin ainsi que les manifestations de la douleur, qu'elles soient comportementales, physiologiques ou zootechniques. Puis, elle récapitule les variations d'expressions faciales observées chez plusieurs espèces de mammifères (rats, souris, chats, chevaux, ovins, bovins) dans différents contextes douloureux. La seconde partie est constituée de deux études expérimentales visant à comprendre si les expressions faciales sont modifiées lors de deux contextes douloureux : une infusion intra-mammaire de LPS, provoquant une douleur localisée à la mamelle ou une infusion dans veine jugulaire de LPS, provoquant une douleur systémique. Lors de douleur provoquée par une inflammation mammaire, les vaches étaient plus nombreuses à avoir le mufle mobile moins longtemps lié à la prise alimentaire, elles avaient tendance à moins cligner des yeux et à avoir le mufle plus longtemps immobile. De plus, elles étaient plus nombreuses à avoir tendance à présenter les oreilles vers l'avant. Lors de douleur provoquée par une inflammation systémique, les vaches présentaient un œil creux, rouge et/ou écarquillé. Elles présentaient également un mufle immobile plus longtemps 6 heures après le challenge alors qu'il était plus mobile 3 heures après le challenge. De plus, elles présentaient un mufle mobile lié à l'alimentation moins longtemps après l'épreuve qu'avant. Certains éléments de l'expression faciale des bovins pourraient donc être utilisés par les professionnels (éleveurs, vétérinaires) pour détecter la douleur chez les bovins et pour discriminer sa source. Cependant, il sera nécessaire de tester ces indicateurs dans d'autres situations douloureuses afin d'être en mesure de créer une grille d'évaluation adaptée à plusieurs contextes.[-]