La profession vétérinaire n'a aucun mal à recruter des étudiants dans les écoles vétérinaires (ENV). Néanmoins, les difficultés de recrutement de collaborateurs sont un sujet de préoccupation récurrent chez de nombreux praticiens. Elles seraient liées, entre autres, à un nombre croissant de jeunes vétérinaires qui choisissent de ne pas ou plus exercer en clientèle dans les premières années de leur carrière. Or, le phénomène de bifurcation professionnelle précoce est un phénomène de plus en plus fréquent chez les diplômés de Grandes Écoles. Il est expliqué par des facteurs générationnels et contextuels et les jeunes vétérinaires n'y font pas exception. L'objectif de ce travail était de comprendre les motivations et les attentes des étudiants en école vétérinaire qui choisissent, au cours de leurs études, de ne pas exercer en tant que praticien libéral. Ce travail a reposé sur l'analyse d'une enquête proposée en 2017 aux étudiants des ENV françaises et aux étudiants francophones des universités de Liège (Belgique) et Cluj (Roumanie). L'analyse de cette enquête a montré que les étudiants vétérinaires qui choisissent de ne pas devenir praticien libéral à l'issue de leur formation représenteraient entre 6 et 7% d'une promotion. Ces étudiants ont choisi de poursuivre des études vétérinaires pour les mêmes raisons que leurs camarades. Ils apprécient globalement le métier de vétérinaire praticien. Ils ont des attentes similaires à leurs camarades vis-à-vis de leur rémunération et de l'organisation de leur temps de travail. Une bonne partie de ces étudiants savaient qu'ils n'exerceraient pas en clientèle avant même d'intégrer une ENV : orientation vers la recherche et l'enseignement publics ou de grandes institutions publiques. Ces rôles, bien que relativement atypiques font partie intégrante de la mission de la formation des vétérinaires.[-]