Les fractures du lapin représentent jusqu'à 1,2% des consultations dans cette espèce.Leur pronostic est de fait moins étudié que pour les carnivores domestiques et n'a jusqu'à présent fait l'objet que de deux études rétrospectives.Les objectifs de l'étude étaient de fournir les données descriptives des lapins atteints de fractures appendiculaires et d'en préciser le pronostic selon la méthode de prise en charge.Cette étude rétrospective comporte 86 lapins vus entre 2012 et 2021 à l'ENVA pour une fracture appendiculaire. Une première partie descriptive détaille l'épidémiologie des cas de fractures prises en charge : âge, race, sexe, poids, mode de vie, cause, localisation, délai de prise en charge, autres lésions, état général. Une seconde partie concernant 30 lapins étudie leur récupération fonctionnelle évaluée par l'examen clinique présent dans le dossier médical ainsi que leur cicatrisation par la relecture d'une radiographie réalisée au minimum un mois après leur prise en charge, chirurgicale ou non. Dans notre étude, les fractures appendiculaires concernaient principalement des animaux jeunes, et étaient souvent complexes. La mortalité, notamment anesthésique, était importante bien que ces fractures aient résulté de traumatismes à faible énergie. La stabilisation initiale des lapins apparait ainsi comme importante, et ce d'autant plus que 12,8 % des lapins admis présentaient une atteinte de l'état général. Une récupération fonctionnelle complète a été observée dans73 % des cas, conformément à ce que l'on retrouve dans la littérature dans cette espèce. Les complications après prise en charge chirurgicale ont été fréquentes avec un taux de complication à un mois de 30,1 %, qui concernaient principalement les techniques de fixateur externe et de Tie in (les plus employées). Les cas pris en charge médicalement ou par amputation ont eu de bons résultats mais étaient peu nombreux. Le faible effectif d'animaux inclus, la durée de suivi limitée et l'absence de système de notation de la récupération fonctionnelle, principales limites de cette étude, nous empêchent pour l'instant de formuler des recommandations concernant la prise en charge thérapeutique dans un contexte d'une fracture appendiculaire chez le lapin en particulier en ce qui concerne le choix de la technique la plus adaptée.[-]